Financer des entreprises durables et inclusives dans les petits États insulaires en développement
Les petits États insulaires en développement sont confrontés à des défis considérables, en particulier lorsqu'il s'agit de financer des entreprises durables et inclusives et de renforcer leurs capacités.
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Les petits États insulaires en développement (PEID) partagent des caractéristiques économiques et des vulnérabilités communes, tout en étant confrontés à des défis qui leurs sont propres dans la mise en œuvre de leur stratégie de développement durable et face aux crises liées au changement climatique.
De nombreux PEID, dont Maurice, sont confrontés à des difficultés considérables pour obtenir un appui financier, technologique et en matière de renforcement des capacités. Une des principales raisons tient aux critères erronés d'un revenu par habitant relativement élevé, qui ne tiennent pas compte de leurs vulnérabilités inhérentes à plusieurs niveaux.
La quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, qui se tient cette année à Antigua-et-Barbuda, est appelée à proposer un ensemble de solutions pratiques et novatrices susceptibles d'être mises en œuvre. Ces solutions doivent permettre de façonner l'avenir des PEID à travers une nouvelle décennie de partenariat en faveur de la prospérité résiliente des PEID, aux premiers rangs desquelles figurent un meilleur accès au financement international et au financement de l'action climatique.
Le commerce doit figurer en bonne place dans cette feuille de route, car le respect des impératifs de développement durable et de prospérité des PEID dépendra en grande partie de leur intégration dans le commerce mondial.
La communauté internationale devrait donc adopter une stratégie globale pour les PEID, avec des mécanismes de financement adéquats, inclusifs et accessibles, afin de les aider à mettre en place un écosystème propice aux stratégies de développement des entreprises locales.
Rappelons que les petites entreprises sont un moteur de croissance des PEID. Or, leur expansion est limitée par le manque de savoir-faire technique, la taille du marché, les contraintes financières et les défis en matière d'exportation, autant de facteurs qui découragent l'investissement.
Il est donc primordial de repenser l'architecture actuelle du financement des petites entreprises afin de mieux prendre en compte leur spécificité à chaque étape de leur développement. Il faut aussi stimuler l'investissement et le commerce, en gardant à l'esprit que les technologies et processus nouveaux et émergents remodèlent la manière dont les petites et moyennes entreprises (PME) opèrent, adoptent de nouveaux modèles d'entreprise et innovent.
Nous sommes convaincus que le développement d'un écosystème commercial durable pour les PME dans les PEID, en vue d'améliorer la viabilité des petites entreprises et des start-up, peut également favoriser de manière significative l'intégration régionale. Il doit donc figurer en bonne place dans la future feuille de route élaborée lors de la Conférence.
De fait, avec des efforts de collaboration judicieux, il est possible d’initier un changement positif, car ces avancées transformatrices peuvent créer de nouvelles opportunités pour les petites entreprises des PEID, en termes d’amélioration des produits, d’efficience des processus et de résilience des chaînes d'approvisionnement.
Maurice se félicite d'avoir bénéficié de l'assistance technique du Centre du commerce international (ITC) en 2017 lors de l’élaboration du Plan directeur décennal pour le secteur des petites entreprises.
Celui-ci prévoit des objectifs ambitieux, notamment l'augmentation de la contribution des PME au PIB de 40 % à 52 % d'ici 2026 ; l'augmentation de leur part dans l'emploi national de 55 % à 64 % ; l'augmentation de leurs exportations de moins de 3 % aujourd’hui à près de 18 % ; et l'augmentation de la valeur ajoutée de 175 milliards de roupies mauriciennes (MUR, soit 3,81 milliards de dollars) à 388 milliards de MUR (8,4 milliards de dollars).
Conformément à ce Plan, Maurice a adopté d'autres mesures politiques axées sur les petites entreprises, notamment le régime national d'incubateur de PME qui doit encourager la création d'entreprises innovantes, une stratégie nationale d'exportation, et des règles de financement participatif de pair à pair afin de mettre en place un environnement réglementaire efficient.
Le pays s'est également engagé à donner aux femmes les moyens d'étendre leurs activités et de contribuer pleinement à l'économie.
En 2023, toujours avec la collaboration de l'ITC, Maurice a créé le pôle SheTrades Mauritius pour offrir aux femmes des activités sur mesure de renforcement des capacités et de création d'entreprise.
Maurice reste activement engagée dans l'amélioration de la compétitivité des entreprises, y compris celle des petites entreprises, et dans l'adaptation de leur écosystème opérationnel aux technologies émergentes afin de les aider à progresser le long des chaînes de valeur.
La réalisation du développement durable est un engagement multipartite pour lequel les partenariats internationaux restent vitaux. Les partenaires multilatéraux, tels que l'ITC, sont des catalyseurs essentiels pour surmonter les vulnérabilités des PEID.
Nous réitérons donc l'appel lancé à nos partenaires pour qu'ils intensifient leurs engagements et apportent des changements transformationnels dans les PEID, y compris dans les secteurs où les petites entreprises favorisent la croissance.
Le système international doit gagner en efficacité dans son appui aux PEID et à la Conférence, pour lesquels nous projetons des résultats ambitieux.