Tracer la voie vers une prospérité résiliente
Un examen approfondi des moyens de renforcer la résilience économique des petits États insulaires en développement.
Tandis qu'Antigua-et-Bermuda, mon pays bien-aimé, se prépare à accueillir du 27 au 30 mai 2024 la quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, nos partenaires de l'Organisation des Nations Unies (ONU) agissent déjà selon le thème de la Conférence, « Tracer la voie vers une prospérité résiliente ».
La Conférence se déroule à un moment opportun, car en cette période de redressement post-Covid 19, les défis sont particuliers.
Au sein des 57 pays identifiés comme petits États insulaires en développement (PEID), la fragilité de nos économies en raison de leur dépendance à un produit dominant unique freine la construction d'économies durables. En cette période, donc, face à une multiplicité de défis – au premier rang desquels figure le changement climatique – ainsi qu'à des fissures géopolitiques croissantes telles que la guerre et les conflits internes, la capacité des PEID à atteindre une prospérité résiliente est affectée de manière préjudiciable.
Au regard de ces défis, le rôle de l'ONU et des partenariats public-privé est considéré comme essentiel dans la recherche de la résilience économique des PEID. L'ONU agit comme un catalyseur pour le développement durable dans les PEID grâce à ses multiples agences et différents programmes et initiatives de renforcement des capacités. Par ailleurs, par leur capacité à mobiliser l'expertise, les ressources et l'innovation du secteur privé, les partenariats public-privé complètent harmonieusement les efforts de l'ONU et jouent donc un rôle vital en vue de relever les défis de développement auxquels sont confrontés les PEID. Antigua-et-Barbuda a accordé une grande priorité à l'adoption du Programme de développement durable à l'horizon 2030 fondé sur les 17 objectifs de développement durable (ODD).
Cet engagement de haut niveau se traduit concrètement dans la collaboration constante du Gouvernement au sein des programmes conjoints menés par les agences onusiennes, tels que l'amélioration de la vie des femmes et d'autres groupes vulnérables, ou encore la réduction des effets du dérèglement climatique. C'est pour de telles raisons que le Gouvernement d'Antigua-et-Barbuda apprécie au plus haut point le travail des équipes de l'ONU dans le pays.
Il y a tout juste quatre ans, nous avons mis en œuvre l'initiative conjointe régionale du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine afin d'autonomiser économiquement les femmes et les jeunes dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche.
Certains domaines d'appui sont primordiaux pour la poursuite de la construction d'une économie durable, tels que le renforcement des capacités, la résilience climatique, l'énergie durable et l'économie bleue. Grâce à des initiatives de renforcement des capacités spécifiquement destinées aux institutions gouvernementales, il est possible de renforcer les capacités institutionnelles, ce qui est essentiel dans des domaines tels que la gestion durable des ressources et l'élaboration des politiques. Des politiques proprement formulées et interconnectées, imprégnant chaque aspect de notre gouvernement, sont au cœur de nos efforts pour atteindre les ODD.
Pour aller de l'avant, des partenariats public-privé solides pourraient faciliter les investissements dans des domaines indispensables tels que les installations d'énergie renouvelable, les systèmes d'approvisionnement en eau et les réseaux de transport. Par exemple, Antigua-et-Barbuda et les autres membres de l'Organisation des États des Caraïbes orientales (OECO) ont plus que jamais besoin de réseaux de transport plus fiables et plus performants. Ces réseaux amélioreraient considérablement la connectivité, la productivité et le commerce, et auraient probablement des retombées positives sur la croissance économique et l'amélioration de la vie et des moyens de subsistance de nos populations.
Il faut garder à l'esprit que la seule manière de faire face aux réalités difficiles de notre époque passe par la collaboration de multiples parties prenantes et acteurs. Les gouvernements, en particulier ceux des PEID, ne disposent pas des ressources nécessaires pour agir seuls. En outre, à mesure que les PEID atteignent des niveaux de revenus plus élevés et peuvent se passer de l'aide publique au développement (APD), ils se trouvent confrontés à une diminution de l'accès aux financements concessionnels.
C'est pourquoi je suis un fervent partisan de l'utilisation de l'indice de vulnérabilité multidimensionnelle. Cet outil permettrait de valider notre éligibilité à l'APD et notre besoin de financements concessionnels.
Enfin, les organisations intergouvernementales telles que l'ONU et ses agences spécialisées disposent également d'un large éventail d'expertise pour contribuer à l'obtention de résultats durables. De même, le secteur privé a besoin de l'apport et de l'adhésion des gouvernements et des communautés locales pour obtenir un impact optimal. S'il y a jamais eu un moment pour agir ensemble, c'est bien maintenant.
J'espère vivement que la quatrième conférence sur les PEID, qui se tiendra en mai 2024, sera couronnée de succès et qu'elle débouchera sur des résultats positifs qui permettront à tous les petits États insulaires en développement de bénéficier d'un avenir radieux et durable.