Récits

Autonomiser les femmes malgaches par le biais d'une production de raphia en accord avec le climat

18 août 2015
ITC Nouvelles
L'appui aux associations de femmes de Madagascar pour améliorer la production de raphia aide aussi à la préservation de la biodiversité du parc naturel de Makira.

En 2015, le programme Commerce et environnement du Centre du commerce international (ITC) a initié en collaboration avec la Société pour la préservation de la faune (WCS) un projet sur deux ans à Madagascar, afin d'améliorer et de développer la chaîne de valeur des palmes de raphia au profit des industries internationales d'artisanat et de mode. L'objectif de cette initiative est d'accroître l'autonomisation économique des femmes et de renforcer la résilience aux changements climatiques du secteur malgache du raphia.

Les palmes de raphia de Madagascar sont largement utilisées comme intrants hautement naturels des produits fabriqués par les communautés locales et les sociétés internationales, entre autres pour les produits de base tissés et les produits de luxe haut de gamme. Les maisons de couture internationales ont montré leur intérêt à s'approvisionner durablement en raphia auprès des associations de femmes situées autour du parc naturel de Makira à Madagascar, qui ont une longue expérience dans la production de raphia pour les marchés locaux.

La valeur ajoutée du raphia

La récolte, le tri et la transformation du raphia sont exécutés à la main, et le plus souvent par des associations ou groupes locaux, qui vendent leur production aux négociants ou directement aux grandes marques. L'appui en vue d'améliorer la qualité et les capacités commerciales de ces associations, en les reliant aux marchés internationaux par le biais de foires commerciales et des ateliers, va permettre de renforcer leur position de négociation et augmenter les revenus tirés de ces produits. Toutefois, le raphia du parc naturel de Makira a été affecté par les changements climatiques : des sécheresses fréquentes menacent les forêts de raphia. Pour faire face à ce problème, l'ITC et la WCS fournissent une assistance qui permet de s'adapter aux changements climatiques, afin de sécuriser à long terme des revenus stables tirés de la production du raphia.

L'intérêt de s'approvisionner en raphia de Makira ne réside pas seulement dans sa haute qualité, mais aussi dans les bénéfices additionnels d'une préservation accrue de la biodiversité. La WCS est le gestionnaire délégué des 372 000 hectares du parc, qui abrite plus de 20 espèces différentes de lémuriens, ainsi que la plus grande surface restante à Madagascar de forêt tropicale de basse à moyenne altitude.

Le projet va permettre d'augmenter les revenus pour les foyers autour du parc, et vise à réduire leur dépendance vis-à-vis de l’exploitation non durable des ressources naturelles. Les foyers impliqués dans le projet seront également engagés dans les activités de préservation du parc naturel de Makira, en tant que responsables et co-gestionnaires du parc.

Ateliers de formation des formateurs

Pendant les mois de juillet et août 2015, l'ITC et la WCS ont offert des ateliers de formation pour environ 200 femmes issues de six associations de femmes de la région forestière de Makira. Les femmes ont été formées sur la récolte, le tri, la teinture, le tannage et les techniques de transformation du raphia, afin d'en améliorer la qualité, sur la création et la conception de produits finaux, ainsi que sur les techniques de plantation des palmiers de raphia, afin de garantir une résilience aux changements climatiques et des profits à long terme.

Les sessions de renforcement des capacités sont mises en place en deux temps. D'abord, 24 représentantes – quatre femmes de chaque association de femmes – ont participé à un atelier de formation des formateurs, pour leur permettre de former sur le long terme d'autres membres de leur association respective. Dans les semaines à venir, 180 membres des associations de femmes vont donc suivre successivement des sessions de formation d'une semaine. Puis, en 2016, les associations de femmes seront formées à la négociation de contrat et sur l'organisation de leur association, ce qui permettra d'accroître leurs capacités commerciales.

Les manuels de cours et les modules de formation ont été préparés en malgache et en français, et constitueront la base pour reproduire le projet dans d'autres régions de Madagascar.

Le projet sur le raphia est étroitement imbriqué dans un programme plus vaste que l'ITC développe à Madagascar, axé sur la promotion des exportations des ressources naturelles, afin de procurer des bénéfices directs aux foyers des zones rurales et d'encourager la préservation de la biodiversité. Ce programme plus large est appuyé par le Ministère du commerce et de la consommation, ainsi que le Ministère de l'environnement de Madagascar.

Découvrez le programme Commerce et environnement de l'ITC.