Les experts du commerce appellent à une mise en œuvre rapide de la Zone de libre-échange continentale africaine
(Genève/Dakar) - Les experts du commerce africain ont appelé à la mise en œuvre rapide de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) afin d'aider l'Afrique à sortir de la récession économique provoquée par la COVID-19.
S'exprimant lors d'un forum sur le commerce à Dakar, au Sénégal, et en ligne, le secrétaire général de la ZLECAf, M. Wamkele Mene, a indiqué que la pandémie avait, pour la première fois en 25 ans, provoqué une contraction du PIB de 2 à 5 % en Afrique subsaharienne.
« Ce déclin se traduira, entre autres, par une réduction des exportations et des pertes d'emploi », a affirmé M. Mene. « Toutefois, il est prévu que la mise en œuvre de la ZLECAf stimule le commerce intra-africain à hauteur de 35 milliards de dollars, augmente le développement de la chaîne de valeur dans tous les secteurs, renforce la compétitivité de l'industrie et réduise le déficit commercial de 50% ».
Mme Dorothy Tembo, directrice exécutive adjointe du Centre du commerce international (ITC), une agence conjointe de l'Organisation mondiale du commerce et des Nations unies, a déclaré : « À partir du 1er janvier 2021, le continent devra s'efforcer de fonctionner en tant que bloc commercial ».
« L'ITC s'engage pleinement à aider le secteur privé africain à convertir les opportunités offertes par la ZLECAf en transactions commerciales concrètes », a-t-elle assuré. Elle a également annoncé le lancement d'un nouveau programme de l'ITC, One Trade Africa, qui permettra aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME) d'exploiter le potentiel commercial de la ZLECAf.
« La ZLECAf doit être à la fois un moteur de croissance et d'inclusion. Il s'agit également de ne laisser personne de côté et de réaliser les objectifs de développement durable d'ici 2030 », a stipulé Mme Tembo.
En effet, « La ZLECAf est un instrument d'intégration régionale, une rampe vers une mondialisation constructive et un développement économique et social inclusif », a ajouté le Secrétaire général du Ministère du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises au Sénégal, M. Samba Ndao.
Mme Tembo rappela que tout processus d'intégration régionale requiert du temps pour concevoir l'écosystème propice, ajuster et renforcer les institutions, construire les bonnes infrastructures commerciales et permettre aux citoyens de contribuer activement et d'accéder aux opportunités offertes par la zone de marché unique.
M. Mene a fait part du rôle des partenaires dans le développement d'un programme dynamique pour les MPME au sein de la ZLECAf, notamment pour les femmes et les jeunes. On estime que le commerce informel et les MPME représentent entre 30 à 40 % du commerce transfrontalier en Afrique.
M. Amaury Hoste, chef d'équipe Gouvernance et Stabilité auprès de la Délégation de l'Union européenne au Sénégal, s'est également exprimé lors du forum : « L'Union européenne est le fruit de l'intégration régionale et les PME ont un rôle important à jouer, à condition que l'environnement leur soit favorable ».
« À la CEDEAO, nous demeurons déterminés à faciliter le commerce intra-africain en rationalisant les procédures douanières et administratives, ainsi que les réglementations dans la région », a déclaré le commissaire des Douanes, du Commerce et de la Libre circulation de la Commission de la Cedeao M. Tei Konzi.
M. Mene a déclaré que l'administration des douanes en Afrique et autres autorités de facilitation et de régulation du commerce sont des acteurs essentiels pour assurer la fluidité du commerce à travers le continent.
« Dans cette optique, l'harmonisation et la coordination des opérations douanières et la coopération des agences frontalières sont une priorité pour la ZLECAf », a-t-il révélé.
M. Mene a ajouté que la ZLECAf était un instrument de développement social et économique qui établirait les fondements préalables à la mise en place d'une union douanière continentale. De plus, elle favoriserait le développement industriel et la croissance sociale et économique durable en Afrique.
« La ZLECAf soulève des sujets relatifs à l'investissement, la rémunération, la propriété intellectuelle et le commerce électronique », a-t-il ajouté. « Nous savons de source sûre que le marché africain combine un PIB de 3,4 billions de dollars et une population de 1,3 milliard de personnes ».
À propos du programme One Trade Africa
Le tout nouveau programme de l'ITC, One Trade Africa, permettra aux MPME, tout particulièrement aux femmes et aux jeunes, d'accéder aux opportunités de commerce dans le cadre de la ZLECAf. À travers son assistance technique et ses services de conseil, d'accompagnement et de formations, l'ITC permettra aux MPME africaines de renforcer leurs capacités à se connecter à de nouveaux marchés plus lucratifs, créant ainsi de l'emploi.
Note à l'éditeur
À propos de l'ITC - Le Centre du commerce international est l'agence conjointe de l'Organisation mondiale du commerce et des Nations Unies. L'ITC aide les petites et moyennes entreprises dans les pays en développement et les économies en transition à devenir plus compétitives sur les marchés mondiaux, contribuant ainsi à un développement économique durable dans le cadre du programme Aide pour le commerce et des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
Pour de plus amples informations, consultez le site http://www.intracen.org.
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