Étude de cas : Des subventions de contrepartie permettent aux agriculteurs pauvres du Pakistan d'accéder au financement
Les crises dites des « quatre C » – COVID, climat, conflit et coût de la vie – ont mis à rude épreuve les petites entreprises du monde entier et fait reculer les objectifs de développement durable. Cette étude de cas, tirée du Rapport annuel 2022 de l'ITC, montre comment le Centre du commerce international a aidé les entrepreneurs à trouver de nouvelles voies vers la prospérité grâce au commerce.
Le défi
Au Pakistan, les petites entreprises du secteur agricole et les agriculteurs ne sont souvent pas enregistrés. Les idées fausses et la méconnaissance des sources de financement empêchent ces MPME d'obtenir les ressources dont elles ont besoin pour développer leurs activités. Cela est particulièrement vrai dans les régions isolées et mal desservies du pays, où les MPME agricoles peuvent rester exclues en tant que potentiel inexploité d'inclusion et de croissance.
La solution
Pour financer les besoins de développement des agriculteurs et des MPME, le projet de Croissance pour le progrès rural et le développement durable (GRASP) de l'ITC a affecté $5 millions à des subventions de contrepartie, par le biais d'un processus concurrentiel. Les subventions sont destinées à fournir un capital de croissance aux MPME dans les secteurs de l'horticulture et de l'élevage, notamment pour l'installation d'équipements, l'achat de matériel et l'adoption de technologies vertes.
Une subvention de contrepartie est un transfert de fonds aux petits agriculteurs, producteurs et MPME, qu'ils ne doivent pas rembourser, qui correspond à leur propre contribution et qui est utilisé pour augmenter la productivité, s'intégrer dans les chaînes de valeur et débloquer des opportunités de croissance. Les subventions, versées en partenariat avec le Fonds pakistanais de lutte contre la pauvreté, sont distribuées dans des districts sélectionnés des provinces du Sindh et du Baloutchistan, dans les régions du sud-est et du sud-ouest du Pakistan.
Afin de s'assurer que les agriculteurs ruraux et les MPME tirent le meilleur parti de ces subventions, GRASP propose des conseils sur l'élaboration de plans institutionnels et l'amélioration des connaissances financières. GRASP partage également les meilleures pratiques en matière d'engagement auprès des institutions financières.
Les résultats
Jusqu'à présent, 55 subventions de contrepartie d'une valeur de $645 455 ont été versées à des MPME dans le Sindh et le Baloutchistan, dont 16 pour des entreprises détenues par des femmes.
Grâce à ces subventions, GRASP permet la croissance du marché dans les zones économiquement vulnérables et crée des opportunités d'emploi. Les bénéficiaires ont également fait état d'une augmentation des ventes et de l'adoption de technologies vertes. Par exemple, l’introduction de l’irrigation par ruissellement comme alternative aux méthodes traditionnelles pour les viticulteurs du Baloutchistan a permis d'économiser jusqu'à 80 % d'eau.
Bahauddin Agha, un agriculteur de Pishin, a utilisé une subvention de contrepartie de PKR 7 millions ($25 000) pour installer un système d'irrigation au goutte-à-goutte alimenté par des panneaux solaires pour sa pépinière de vignes :
« J'obtiens maintenant des rendements maximums avec le moins d'eau possible, comme jamais auparavant. Les exploitations voisines viennent souvent étudier le système et sont incitées à faire l'investissement. J'ai commencé par embaucher une personne pour m'aider à exploiter ma plantation. Aujourd'hui, je suis fier de dire que six personnes travaillent avec moi et qu'elles ont acheté des parts dans la plantation. »
Son objectif est de développer sa pépinière et d'encourager la communauté agricole de Pishin à adopter des pratiques agricoles plus durables. Compte tenu du manque d'eau dans la province, l’espoir est porté sur la sensibilisation de la population à la question de la conservation de l'eau en développant une plantation type.
L'avenir
Comme les bénéficiaires du programme GRASP continuent de recevoir des subventions de contrepartie pour répondre à leurs besoins spécifiques en matière de développement commercial, davantage d'agriculteurs et de petites entreprises des secteurs de l'horticulture et de l'élevage seront en mesure d'améliorer leurs moyens de subsistance, et ce de manière durable.