Étude de cas : Made by Africa : Les chaînes de valeur pour stimuler le commerce intra-africain
Les crises dites des « quatre C » – COVID, climat, conflit et coût de la vie – ont mis à rude épreuve les petites entreprises du monde entier et fait reculer les objectifs de développement durable. Cette étude de cas, tirée du Rapport annuel 2022 de l'ITC, montre comment le Centre du commerce international a aidé les entrepreneurs à trouver de nouvelles voies vers la prospérité grâce au commerce.
Le défi
L'Afrique représente 2,3 % des exportations mondiales, avec un panier d'exportation fortement axé sur les produits de base et les ressources naturelles. Environ 14 % des exportations du continent sont destinées à d'autres pays africains. Le renforcement du commerce régional est essentiel pour soutenir un plus grand ajout de valeur, diversifier les chaînes d'approvisionnement, industrialiser et renforcer la résilience, contribuant ainsi à la création d'emplois et à l'amélioration des moyens de subsistance sur tout le continent.
Le développement de chaînes de valeur régionales et continentales est devenu plus viable grâce à la grande ouverture du marché offerte par la ZLECAf. Les projections montrent que la libéralisation tarifaire pourrait à elle seule accroître le commerce intra-africain de €17 milliards, tandis que la suppression d'autres frictions pourrait débloquer €19 milliards supplémentaires.
La solution
Pour aider le continent africain à donner la priorité aux domaines à fort impact dans ses efforts d'intégration commerciale, l'ITC a entrepris un diagnostic approfondi pour découvrir les chaînes de valeur prometteuses ayant un fort potentiel pour le commerce, la valeur ajoutée et le pouvoir de relier les pays et les sous-régions du continent. Le diagnostic a combiné une analyse fondée sur des données avec des informations provenant des entreprises.
Tout d'abord, l'analyse des données de plus de 5 000 produits d'entrée et de sortie pour plus de 400 chaînes de valeur a permis de déterminer 94 chaînes de valeur prometteuses pour le continent, chacune d'entre elles étant liée à au moins cinq pays africains de différentes régions. En consultation avec l'Union africaine et d'autres parties prenantes, quatre secteurs particulièrement prometteurs, notamment pour les petites entreprises, ont été sélectionnés pour faire l'objet d'une étude approfondie : les produits pharmaceutiques, les aliments pour bébés, les vêtements en coton et les automobiles.
Deuxièmement, les données recueillies lors d'entretiens avec 10 000 entreprises, plus de 100 organisations de la société civile et des centaines d’autres parties prenantes, notamment des décideurs politiques et des experts industriels ont confirmé que les quatre secteurs étaient propices à la croissance intrarégionale et ont mis en lumière ce qu'il faudrait faire pour qu'ils fonctionnent.
Cette enquête et ce processus de consultation ont permis de recueillir des informations uniques sur le terrain concernant un large éventail d'aspects clés, allant des obstacles au commerce et des besoins d'investissement aux lacunes en matière de compétences, en passant par la participation des femmes et les efforts déployés par les PME africaines pour rendre leurs processus de production plus respectueux de l'Environnement. Cela a servi de base à des recommandations d'actions ciblées.
This survey and consultative process provided unique insights from the ground on a wide range of critical aspects ranging from trade barriers and investment needs to skill gaps, women’s participation and African MSME efforts to green production processes. This provided the basis for recommendations on targeted action.
Les résultats
Les résultats du diagnostic et les recommandations qui en découlent sont résumés dans le rapport Made by Africa: Creating value through integration (Made By Africa : Créer de la valeur par l’intégration) publié lors du sommet extraordinaire de l'Union africaine sur l'industrialisation et la diversification économique à Niamey, au Niger, en novembre 2022. L'ITC a produit ce rapport en étroite collaboration avec la Commission de l'Union africaine et la Commission européenne.
Le diagnostic de la chaîne de valeur contribuera à définir les priorités en matière de développement durable dans le cadre du programme de développement et d'intégration du commerce en Afrique. Les résultats préliminaires ont alimenté la déclaration institutionnelle soumise au sommet Union européenne-Union africaine de février 2022. Ils se retrouvent également dans les délibérations politiques en cours.
Lors du sommet de l'Union africaine à Niamey, les dirigeants africains se sont engagés sur 10 points d'action. L'un d'entre ces points vise l’accélération de l’industrialisation axée sur les produits de base en tant que moteur de croissance, de création d'emplois et de diversification, notamment par le biais des chaînes de valeur régionales prioritaires recommandées dans le rapport « Made by Africa ».
L'avenir
En 2023, le point d'action sur l'accélération de l'industrialisation axée sur les produits de base sera traduit en une feuille de route de mise en œuvre détaillée dirigée par la Commission de l'Union africaine en collaboration avec un large éventail de partenaires, notamment de l'ITC. Le diagnostic de la chaîne de valeur servira également de référence pour la conception du projet de l'ITC et les interventions stratégiques à l'appui de l'intégration continentale et de la mise en œuvre de la ZLECAf.