Tirer parti de la pandémie de COVID-19
L’agroalimentaire palestinien est passé en ligne en réponse à la pandémie – et exporte mieux que jamais.
La pandémie de COVID-19 n’a pas seulement montré l’importance de l’adaptabilité et des nouvelles technologies, elle a aussi permis des succès inimaginables.
En mai 2020, nous avons mené une enquête auprès de fermiers et de transformateurs alimentaires palestiniens ayant bénéficié de notre projet d’appui aux petites entreprises, censé les aider à comprendre les exigences des marchés internationaux et à y pénétrer. Il en résultait que la pandémie avait sévèrement affecté leurs opérations, 35 % des micros, petites et moyennes entreprises étant vouées à disparaître.
En conséquence, nous avons changé le format de nos interventions et sommes passé au numérique. Ce changement a eu un impact bien plus important qu’initialement prévu. En 2019, l’objectif était d’appuyer 15 entreprises, avec des formations en marketing, un voyage d’étude, une exposition, et surtout 15 rencontres en B2B (business to business). Sous le nouveau format, il nous fut possible de relier 30 bénéficiaires à 15 acheteurs potentiels du marché européen. De plus, sept entreprises ont vu leurs ventes augmenter, tandis que les autres trouvaient de nouvelles pistes en ligne grâce au marketing digital.
Notre assistance technique s’est axée sur le marketing digital, la numérisation, le développement d’une plateforme de mise en relation, et l’amélioration de la qualité. Le nombre de mises en relation virtuelles est passé de 15 à 54, celui des voyages d’étude virtuels de un à quatre. Nous avons également fourni, entre autres, des douzaines de coaching sur les négociations d’impact, la participation efficace aux rencontres en B2B, le commerce électronique et les contenus numériques.
Le Centre du commerce international (ITC) s’est alors efforcé d’alléger l’impact de la pandémie sur le projet, en tenant compte des restrictions de déplacement et des mesures pour stopper la propagation du virus.
La décision fut prise de mener des sessions de coaching individuelles. L’enquête menée et le plan de réduction des risques nous ont incité à passer de séminaires en présentiel à des activités en ligne. Les compétences en marketing digital des petites entreprises du projet en ont largement bénéficié.
Grâce à cette nouvelle approche, 25 petites entreprises palestiniennes gèrent leurs activités de marketing en ligne et se connectent aux acheteurs via les plateformes virtuelles et les médias sociaux.
Quatorze experts locaux et internationaux ont été recrutés, au lieu des deux initialement prévus, pour travailler avec les exportateurs sélectionnés sur le marketing digital, le commerce électronique, le développement internet, les contenus numériques, les compétences en négociation, et les aspects de la qualité. Notre budget de déplacement a été réalloué, permettant aux entreprises de participer à des voyages d’étude virtuels et des rencontres en B2B en ligne, se familiarisant avec les exigences des marchés internationaux et les opportunités commerciales.
Les ressources allouées aux foires commerciales et aux expositions ont servi à développer des plateformes de mise en relation, du marketing digital et des compétences en numérique.
À long terme, cette approche durable va profiter bien davantage aux entreprises que les événements ponctuels. La plateforme de mise en relation Palestinianfood.net, sponsorisée par l’ITC et lancée en mars 2021, présente le profil des participants au projet. Les acheteurs des marchés cibles peuvent y trouver les produits mis à disposition par l’agroalimentaire palestinien et de prendre contact. À ce jour, le site a reçu 2 200 visiteurs de 86 pays, dont 1 425 ont visité le site à plusieurs reprises, et 11 acheteurs se sont inscrit sur la plateforme (de la République centrafricaine, de France, d’Italie et des Pays-Bas).
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’ITC collaborent sur ce projet, qui appuie les producteurs de dates, d’huile d’olive, de fraises, d’herbes aromatiques et d’épices, y compris de freekeh et de zaatar. L’initiative est financée par le Danemark, l’Espagne, les Pays-Bas, la Suisse et l’Union européenne.