Les histoires de réussite de l'ITC dans le domaine de l'exportation de services par les PMA soulignent l'importance de services
Le potentiel pour les pays moins avancés (PMA) d'augmenter leur participation dans l'exportation mondiale de services est souvent sous-estimé, mais les cas de réussite présentés lors de la séance Les services et les chaînes de valeur mondiales du 4ème Examen global de l'Aide pour le commerce à Genève ont mis en évidence certaines leçons générales pour les décideurs politiques.
"La notion selon laquelle le secteur de l'exportation de services est trop sophistiqué pour les PMA est mal comprise. Contrairement à la croyance populaire, tous les PMA exportent des services commerciaux et près d'un quart des PMA sont des exportateurs nets de services", a dit Jane Drake-Brockman, Conseillère senior au Centre du commerce international (ITC).
Même si l'on cite souvent le tourisme, les PMA en tant que groupe tirent un revenu de l'exportation dans une large palette de secteurs. Cependant, les services correspondent seulement à 10% des exportations des PMA et sont souvent négligés dans le cadre des discussions concernant le développement de politiques.
Les exportateurs potentiels peuvent tirer des leçons des histoires de réussite dans certains des PMA les plus pauvres qui bénéficient de la contribution de l'ITC en vue de l'activation, du soutien et de la fourniture d'assistance technique dans le cadre de l'Aide pour le commerce dans le secteur des services, a-t-elle dit, en référence à la publication technique de lITC, "Exportations de services par les PMA - tendances et histoires de réussite", préparé pour la séance.
L'intervenant Stephen N. Karingi, Directeur de la division de l'intégration régionale, de l'infrastructure et du commerce de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique s'est dit encouragé par les histoires. Il a suggéré que les gains potentiels faits par les PMA avec les services pourrait contribuer aux efforts entrepris en Afrique en vue de créer des liens économiques et commerciaux plus proches dans les différentes régions du continent et entre ces dernières.
"À mesure que nous approfondissons le commerce et l'intégration en Afrique, ce sont des histoires qui pourrait donner espoir aux PMA de tirer profit de l'intégration" a dit Karingi aux participants.
La croissance dans le secteur des services est intimement liée à la croissance du PIB, à la création d'emplois et à la réduction de la pauvreté.
De plus, le développement du secteur des services dans un pays apporte les bénéfices d'activités exigeant des compétences accrues qui représentent une grande valeur ajoutée. Les intervenants ont aussi souligné les répercussions de la compétitivité dans le secteur des services sur la compétitivité d'autres exportations.
Importance des politiques nationales
Afin d'accroître la compétitivité dans les services, les PMA en particulier demandent une attention particulière afin de déterminer la structure adéquate à offrir ou le choix de l'ensemble des règlements qui doivent être considérés comme la meilleure pratique. Les participants à la séance ont souligné cependant l'importance des politiques nationales.
François Kanimba, Ministre du commerce et de l’industrie du Rwanda, a mentionné qu'un pays petit et enclavé comme le sien ne pouvait s'attendre à ce que la production agricole offre une croissance à long terme.
"Parmi les principaux moteurs, le secteur des services est au premier rang", a dit Kanimba, ajoutant que le Rwanda a entrepris des réformes afin de favoriser l'industrie des services, libéraliser les services de tourisme, communications et finances et possède des règlements stricts et un cadre légal solide. Les investissements dans une infrastructure à large bande et dans un réseau national de fibre optique sont payants en termes d'augmentation du nombre de centres d'appel et d'entreprises d'externalisation des processus (BPO), a-t-il dit.
"Vers 2020, nous envisageons le Rwanda comme un centre de commerce régional et de communications", a dit Kanimba, ajoutant que cela serait possible grâce à la localisation du pays au centre de l'Afrique et de sa culture bilingue recouvrant le bloc africain anglophone et l'Afrique francophone.
Diversifier les exportations
Les bénéfices de diversifier les exportations en incluant les services ont été bien illustrés par les intervenants du Bangladesh et de l'Ouganda. Plus que sa valeur en dollars, le résultat le plus important de la croissance du secteur de la technologie de l'information et de la communication (TIC) du Bangladesh était l'impact social de la croissance des exportations de TIC, a dit Fahim Mashroor, Président de l'Association des services logiciels et d'information au Bangladesh (BASIS) et Administrateur de BDJobs, le site web d'emplois le plus important du Bangladesh. Le secteur des TIC est un secteur qui, contrairement au secteur de la manufacture, peut absorber des jeunes diplômés, a-t-il dit, soulignant l'importance de canaliser positivement le "pouvoir jeune" dans un pays où la majorité de la population a moins de 25 ans.
Le programme de l'ITC pour renforcer la compétitivité en matière d'exportations des PME au Bangladesh et en quatre pays africains a été créé par le Centre pour la promotion des importations en provenance des pays en développement [Pays-Bas].
En expliquant les facteurs ayant permis le succès des exportations dans le secteur de l'éducation tertiaire en Ouganda, Florance Kata, directrice générale de l'Office de promotion des exportations de l'Ouganda, a cité la politique nationale de privatisation de l'éducation, en plus de la libéralisation du commerce des services et de la promotion et soutien actifs du gouvernement.
"J'aimerais voir l'Aide pour le commerce dans le cadre des services appliquée depuis la base, avec flexibilité, avec une analyse pays par pays et l'appropriation des parties prenantes du secteur privé. "Cela serait très important en termes d'aide à venir."
Le Sénégal a également vu croître ses exportations de services TIC tels que les centres d'appels téléphoniques ainsi que les activités émergentes à valeur ajoutée orientées vers d'autres marchés francophones.
"Il est important de continuer à soutenir les PME en Afrique", qui manquent de moyens de conduire des enquêtes de marché pour maintenir les exigences internationales en termes de normes de qualité, a dit Abdoulaye Ndiaye, Directeur général d'Agir et Promouvoir.
"L'Aide pour le commerce en matière de services est extrêmement importante et encore nécessaire", a dit Kanimbam du Rwanda, dans sa conclusion. "Le secteur privé investit dans le secteur des services."