Loi start-up : la Côte d’Ivoire passe à la vitesse supérieure
Le gouvernement ivoirien a annoncé l’adoption de la Loi start-up, un cadre de référence conçu pour appuyer le développement et l’accompagnement des start-up les plus talentueuses du pays.
Encourager l’innovation technologique pour générer de la croissance économique – voilà la priorité que la Côte d’Ivoire vient d’inscrire dans son plan national de développement. C’est plus particulièrement vers les start-up à fort potentiel que le gouvernement entend orienter son action.
Pour donner plus de poids et de visibilité aux jeunes entreprises innovantes, la Côte d’Ivoire vient d’annoncer la mise en place d’un nouveau cadre juridique. Si elle doit encore être entérinée par les chambres parlementaires, la Loi start-up devrait bientôt faire souffler un vent de changement sur l’écosystème entrepreneurial.
Cette annonce est le résultat d’une réflexion initiée depuis 2018. « Ce qui a accéléré la démarche à la fin de l’année 2022, c’est une rencontre avec nos homologues tunisiens », explique Florence Tahiri Fadika, Conseillère technique en charge de l’innovation et du changement au Ministère de la communication et de l’économie numérique. « La Tunisie est l’un des premiers pays d’Afrique à avoir mis en œuvre sa propre loi start-up. Le modèle tunisien est inspirant car très opérationnel. Mandatée dans le cadre du projet NTF V, cette mission d’analyse comparative nous a donc permis de bénéficier de l’expérience de la Tunisie et d’identifier les bonnes pratiques ».
Faire de la Côte d’Ivoire un vivier de talents
À l’instar du modèle tunisien, la Loi start-up de Côte d’Ivoire est portée par une forte volonté politique et entend générer des résultats concrets.
« En attendant que la loi soit officiellement votée par nos assemblées, nous sommes déjà à pied d’œuvre pour la traduire en une réalité tangible. Il ne s’agit pas de dupliquer le texte tunisien mais bien de l’adapter à la réalité de notre économie. Une étude cartographique est d’ailleurs en cours, et devrait nous permettre de cibler précisément les besoins de notre écosystème. »
« En parallèle, nous avançons sur des projets de construction, portant sur de nouveaux technopôles et un campus dédié aux start-up. Grâce à cette loi, les start-up éligibles pourront donc bénéficier d’infrastructures de pointe et de multiples commodités, pour réussir à la fois sur le plan régional et international. »
Un label Loi start-up sera décerné par un comité d’experts et de passionnés. Les start-up ainsi reconnues pourront accéder à de nouvelles opportunités en termes de formation, de financement, de promotion, et d’accès aux marchés publics et internationaux.
À cet égard, Mme Fadika projette d’ores et déjà l’organisation d’une délégation ivoirienne au grand salon Vivatech. « Avec le concours du projet NTF V et de toutes les structures d’appui de l’écosystème, nous pouvons faire de la Côte d’Ivoire un pôle attractif pour les start-up d’Afrique et d’ailleurs ».
La phase V du programme Netherlands Trust Fund (NTF V) (juillet 2021 à juin 2025) repose sur un partenariat entre le Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas et le Centre du commerce international (ITC). Le programme appuie les micro, petite et moyennes entreprises (MPME) dans les secteurs des technologies numériques et de l'agroalimentaire au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, au Ghana, au Mali, au Sénégal et en Ouganda. Son ambition est double : contribuer à une transformation inclusive et durable des systèmes alimentaires, en partie grâce à des solutions numériques, et stimuler l'internationalisation des start-up technologiques et l'exportation d'entreprises informatiques d'externalisation des processus commerciaux dans certains pays d'Afrique subsaharienne sélectionnés.