Doper les chaînes de valeur agricoles pour améliorer la sécurité alimentaire
Les gouvernements doivent s'employer à renforcer les secteurs agricoles des pays en développement à travers la formation des agriculteurs et fabricants de produits alimentaires en vue d’une meilleure compréhension des exigences techniques et de la conformité aux normes internationales, ont déclaré les participants d’une session le matin du deuxième jour du 4ème Examen global de l'Aide pour le commerce au siège de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève.
Selon les participants, le premier pas vers une garantie de la sécurité alimentaire dans les pays en développement est l’éducation des agriculteurs pour qu’ils puissent avoir accès aux normes et règlementations concernant les marchés de l’exportation et comprendre ces dernières. La formation peut être délivrée à travers des séminaires, des ateliers et des publications, qui permettent aux exportateurs de surmonter les obstacles techniques au commerce.
La séance du 9 juillet, animée par Mme Virginia Cram-Martos, Directrice pour le commerce et la gestion durable des terres auprès de la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies, comptait avec la participation de Khemraj Ramful, Conseiller, Gestion de la qualité des exportations, ITC, Joern Rieken, Chef d’équipe de l’Aide pour le commerce, Lutte contre la pauvreté, Programme des Nations Unites pour le développement (PNUD), Europe et Communauté des États indépendants, Centre régional de Bratislava, Slovaquie, et Team Leader of Aid for Trade, Poverty Practice, United Nations Development Programme Ulrich Hoffmann, Conseiller en politiques commerciales, Bureau du Directeur, Division du commerce international des biens et services, Conférence des Nation Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Les participants ont axé leur discussion sur ‘les chaînes de valeur agricoles et la sécurité alimentaire dans les économies en transition’, examinant les difficultés posées par les faibles capacités productives des secteurs agricole et de l’industrie alimentaire des pays en développement ainsi que les stratégies permettant de les surmonter.
Un pas important vers la sécurité alimentaire consiste en la formation des petites et moyennes entreprises (PME) sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), aussi connues comme mesures de santé animale et végétale, a déclaré M. Ramful (LINK: to his PowerPoint) lors de sa présentation.
‘Traiter des questions liées à la sécurité alimentaire et à la qualité dans les chaînes de valeur agricoles demande des SPS efficaces et avec une infrastructure de qualité, ce qui requiert une planification à long terme et la participation des parties prenantes’, a-t-il dit. Cela comprend le renforcement des capacités des IAC à offrir des formations sur les différentes normes de qualité tout en assistant les PME à demeurer compétitives sur les marchés mondiaux.
Selon Mr Ramful, les IAC devront offrir aux PME des formations sur la mise en œuvre du système analyse des risques − points critiques pour leur maîtrise (HACCP), internationalement reconnu dans la gestion de la sécurité alimentaire, et ISO 22000, un système international de gestion de la sécurité alimentaire. Ce type d’assistance technique pilotée par une IAC permettra aux producteurs de fabriquer des produits conformes aux normes de qualité exigées par les acheteurs partout dans le monde.
Fournir une sécurité alimentaire
Les gouvernements devront également jouer un rôle majeur dans le domaine de la sécurité alimentaire, ce qui pourrait comprendre l’offre d’incitatifs de prix pour les biens et services respectueux de l’environnement, des subsides pour le marketing coopératif et l’exportation, parmi d’autres formes de soutien, a dit M. Rieken du PUND. L’objectif étant la création d’un environnement qui favorise les entreprises agricoles et l’industrie alimentaire.
A titre d’exemple, M. Rieken a cité l’Ouzbékistan, qui a mis en place une importante interdiction de l’importation de cerises d’autres pays pendant plusieurs années afin d’augmenter temporairement les prix des cerises de production nationale. L’introduction de l’irrigation et de pesticides – ainsi que l’augmentation des capacités de stockage – ont dopé la production des cerises ouzbèkes. Une fois la production locale devenue durable, les importations d’autres pays tels que la Chine ont été à nouveau autorisées. La production interne avait alors développé les compétences nécessaires pour fournir des produits compétitifs par rapport aux cerises importées. De plus, les consommateurs ont pu profiter de plus de choix et de prix plus compétitifs.
Le but à long terme n’est pas seulement la compétitivité sur le marché domestique, mais aussi la compétitivité sur les marchés mondiaux, a ajouté M. Rieken. Les gouvernements devront assurer des conditions adéquates pour l’augmentation de la productivité de la main d’œuvre, du capital et des terres.
Le soutien des gouvernements et des IAC aux PME est essentiel afin d’assurer la sécurité alimentaire dans les économies en transition, car de 40% à 80% des pays en développement pratiquent l’agriculture, et la majeur partie de la production provient des petits exploitants, a affirmé M. Ulrich Hoffmann of UNCTAD.
‘Pourquoi nous parlons si peu d’agriculture?’ il a demandé aux participants. ‘L’agriculture représente une menace à la sécurité alimentaire mondiale pour le siècle en cours. Au cours des dernières décennies, [la question de la sécurité alimentaire] est restée sans réponse.’
Normes volontaires de durabilité
M. Hoffmann a souligné l’importance du rôle des normes volontaires de durabilité, souvent appliquées pour régir les chaînes d’approvisionnement agroalimentaires et l’entrée sur le marché. Les normes volontaires de durabilité en matière de développement durable sont appliquées pour réduire le risque de responsabilité, assurer une bonne qualité des produits et réduire les coûts. Elles peuvent également favoriser la compétitivité et les méthodes de production durables, et atténuer les crises économiques, alimentaires, climatiques et de l’eau, lorsqu’elles sont bien appliquées.
Selon M. Hoffmann, le défi des normes volontaires de durabilité consiste à s’assurer qu’elles ne renforcent pas la marginalisation des petits exploitants et des pays les moins avancés. Les opportunités de développement pour les produits fabriqués de manière durable sont réelles à l’échelle des entreprises, du pays et au niveau international lorsque ces normes sont correctement mises en œuvre.