Discours

Discours d’ouverture – Forum sur l’investissent chinois pour un commerce et une croissance économique durables en Afrique

19 janvier 2018
ITC Nouvelles
Discours prononcé par Arancha González, Directrice exécutive de l’ITC lors du « Forum sur l’investissent chinois pour un commerce et une croissance économique durables en Afrique »
31 mai 2016 - Beijing - Chine

Mme Xiong Jiuling, Présidente du Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT), au sous-conseil de Beijing,

M. Shi Jiyang, Directeur général du Fonds de développement Chine-Afrique (CADFund),

M. David Kennedy, Directeur général du Développement économique du Département britannique pour le développement international (DFID),

Excellences mesdames et messieurs les ambassadeurs,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

En 2015, les Nations unies ont adopté les nouveaux Objectifs de développement durable (ODD), qui insistent sur une croissance économique durable et inclusive comme moyen de promotion du développement. L’atteinte de ces objectifs constitue une responsabilité partagée entre le gouvernement et le secteur privé, y compris les investisseurs, et la société civile. Par ailleurs, la plupart de ces 17 objectifs portent sur les activités économiques, car celles-ci requièrent un investissement considérable dans les services et infrastructures de production.

Selon le Rapport mondial sur l’investissement de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les entrées d’investissements directs étrangers (IDE) devraient atteindre $1,5 milliard en 2016 et $1,7 milliard en 2017. Les entrées d’IDE Sud-Sud se sont intensifiées ces dernières années. Les IDE provenant des économies en développement ont considérablement augmenté au cours de la dernière décennie et représentent désormais plus d’un tiers des flux mondiaux.

La Chine fait partie des économies qui investissent le plus à l’étranger. La Chine a doublé son volume d’investissements étrangers directs en Afrique entre les périodes 2005 - 2009 et 2010 - 2014. L’énergie, les transports et les mines représentent cependant plus de 90 % des investissements chinois en Afrique. Alors que les secteurs de la fabrication légère et de l’agro-industrie offrent de grandes opportunités de croissance économique et d’exportation, ils restent cependant largement inexploités par les investisseurs chinois.

L’Afrique est le deuxième continent du monde à plus forte croissance économique. Ses données démographiques sont également prometteuses. La technologie et l’innovation y sont en hausse. L’Afrique est devenue la deuxième destination d’investissement la plus attrayante au monde. De plus, l’urbanisation rapide de l’Afrique, l’expansion de la classe moyenne et l’augmentation des dépenses des ménages démultiplient les consommateurs en millions. Les opportunités d’investissement sont énormes.

Mais l’investissement seul ne garantit pas automatiquement le développement durable. Il nécessite l’inclusivité et des partenariats. Les investisseurs ont la possibilité et la responsabilité d’aller au-delà des investissements en capital et d’avoir un impact positif et significatif sur la qualité de vie des communautés locales.

Permettez-moi de commencer par l’inclusivité : Il s’agit de transformer l’investissement en valeur ajoutée locale et de créer davantage d’emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes. Il s’agit d’ancrer les investissements dans des secteurs productifs, de promouvoir le respect des normes internationales et de commercialiser ces produits sur les marchés internationaux. Il s’agit des PME.

Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent les leviers de croissance qui garantissent que les investissements se traduisent par une valeur ajoutée locale et la création d’emplois. Les PME représentent le chaînon manquant pour que cette croissance soit inclusive. Lorsque les PME sont en mesure d’accéder à de nouveaux investissements, de renforcer leurs capacités et compétences commerciales, et lorsqu’elles ont la possibilité de devenir plus compétitives et de se connecter aux marchés internationaux, elles génèrent des emplois plus nombreux et de meilleure qualité.

C’est ce que vise le Partenariat pour l’investissement et la croissance en Afrique (PIGA) : investir dans les secteurs productifs en Afrique en vue d’accroître la compétitivité des exportations africaines sur les marchés mondiaux et d'impulser l’emploi. L’accroissement des investissements chinois en faveur des PME africaines permettra aux secteurs de l’agroalimentaire de tirer parti des possibilités d’accroître les exportations vers les marchés régionaux et mondiaux.

Permettez-moi maintenant de parler des partenariats : l’investissement repose sur un dialogue permanent entre les investisseurs et les PME, entre le secteur privé et le secteur public.

Le PIGA est un partenariat fort entre le Centre du commerce international, les gouvernements du Royaume-Uni, de Chine, d’Éthiopie, du Kenya, du Mozambique et de Zambie.

Je suis heureuse que ces partenaires, le Département britannique pour le développement international et le Fonds de développement Chine-Afrique (CADFund) aient choisi le Centre du commerce international comme partenaire de mise en œuvre du PIGA. Le PIGA peut s’appuyer sur les plus de cinquante ans d’expérience de l’ITC en matière d’assistance technique liée au commerce, de renforcement des capacités et de fourniture de l’information commerciale et d’investissement pour les PME, les institutions d’appui au commerce et à l’investissement et les décideurs politiques.

Depuis son lancement en octobre 2015, le PIGA progresse bien dans sa phase de cadrage. Voici les principaux résultats obtenus jusqu’à présent : une forte appropriation par les quatre pays partenaires et la Chine, l’établissement d’un partenariat solide avec le DFID-Chine, le CADFund et le CCPIT ; une analyse des opportunités d’investissement dans les quatre pays africains et une autre sur leur potentiel d’exportation qui fera l'objet de nos discussions en groupe aujourd’hui ; un réseau de plus de 60 entreprises chinoises qui souhaitent investir en Afrique ; l’initiation de liens commerciaux et d’investissement avec 20 entreprises chinoises qui ont déjà entamé des discussions d’investissement dans les 4 pays.

La présence de plus de 300 entreprises aujourd’hui témoigne d’un intérêt et d’un engagement forts. Mon espoir est que d’ici à la fin de l’année, nous puissions obtenir des résultats concrets, même modestes, afin d’ouvrir la porte à des investissements plus importants à l’avenir.

Je souhaite une chaleureuse bienvenue à tous les participants et nous souhaite des discussions productives et fructueuses.