Récits

Autonomiser les femmes grâce à la mode

23 septembre 2014
ITC Nouvelles

L'autonomisation économique des femmes et la mode ont pris le devant de la scène au siège des Nations Unies à New York le 22 septembre, lors d'un déjeuner offert et présidé par la Directrice exécutive du Centre international du commerce (ITC), Mme Arancha González.

Le déjeuner autour de l'autonomisation économique des femmes était l'occasion de montrer le travail des participants au Programme sur les femmes et le commerce de l'ITC. Des femmes créatrices venues d'Éthiopie, d'Inde, de Mongolie, de Palestine, de Papouasie-Nouvelle-Guinée et du Pérou, ont collaboré avec le London Collège of Design (l'école de création de Londres) et la Parson The New School of Design (la nouvelle école de création Parson) pour préparer leur collections. Celles-ci ont été présentées lors d'un défilé, d'abord en intégrant le travail des femmes créatrices à celui des étudiants des écoles de mode, puis en présentant les seules créations des femmes créatrices.

Cette présentation était l'un des événements d'ouverture du LDNY Festival (festival Londres New York), un événementiel d'un mois entre Londres et New York. Plus de 250 personnes étaient présentes au défilé, coprésidé par Mme Gina Casar, Administratrice associée du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive de ONU Femmes. D'autres personnalités de marque ont assisté à l'événement, dont Mme Cherie Blair, Mme Ban Soon-taek, épouse du Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon, et Mme Cameron Russell, mannequin mondialement connu et grande supportrice des initiatives en faveur de l'autonomisation des femmes.

Renforcer les compétences et connaissances

Lors de son discours de bienvenue (en anglais), Mme González a fait remarquer que beaucoup de gens sous estiment l'impact économique du secteur de la mode. « Son potentiel à créer de l'emploi le long de sa chaîne de valorisation, d'ajouter de la valeur à des matériaux bruts, de développer l'ingéniosité et de traverser les frontières géographiques, est illimité. »

Mme González a ajouté que pareillement à de nombreux autres secteurs, bien que les idées et les capacités existent parmi les entrepreneurs talentueux des pays en développement, il faut encore les rapprocher des marchés.

« Il s'agit de renforcer leurs compétences et connaissances pour mieux comprendre l'industrie, saisir les opportunités, étendre leur clientèle, puis, à travers leur succès, générer davantage d'emplois et de revenus pour leur foyer. »

Les femmes créatrices présentes au déjeuner autour de l'autonomisation économique des femmes emploient en tout près de 1 500 personnes, réparties dans plusieurs points géographiques du monde.

Mme Cameron a déclaré que « c'est l'occasion de participer en toute conscience à une chaîne d'approvisionnement incroyable, qui nous connecte directement aux artisans dont le travail est profondément ancré dans les traditions, et dont les entreprises soutiennent des milliers de femmes dans les économies en développement ».

Elle a encore ajouté : « J'ai un profond respect pour le pouvoir incroyable de la mode à élever le niveau de vie des femmes, leur donner à la fois un revenu et une voix, et je crois sincèrement que ce programme de l'ITC est une chance de servir la communauté globale et nos sœurs ».

La mode au service du développement

Pour Mme Ban, bien que son mari ne connaisse pas grand chose à la mode, lorsqu'il s'agit de sa manière de s'habiller, « lorsqu'il vient à son travail en tant que Secrétaire Général des Nations Unies, il a appris que l'industrie de la mode dispose d'une créativité fantastique qui a le pouvoir de changer le monde ».

« La mode est ludique et a le don d'inspirer – et plus encore, la mode peut aider à accélérer le progrès. L'événement d'aujourd'hui démontre que les couturiers sont plus que de simples artistes créateurs, ils sont les agents du progrès. »

Mme Casar, pour sa part, explique : « La question de l'équité des genres et celle de l'autonomisation des femmes sont des objectifs en soi et de première importance. Nous croyons aussi qu'elles sont au centre de la construction d'une société en paix, prospère et durable. Nous savons bien que lorsque les femmes et les jeunes filles sont autonomes, leurs enfants, les communautés et les nations ont de meilleurs résultats de développement. »

Cette idée est partagée par Mme Mlambo-Ngcuka : « Garantir l'intégration des talents, compétences et énergies des femmes – des bureaux de direction à la sortie des lignes de production – demande des actions et un appui délibérés. »

« L'industrie de la mode doit jouer un rôle essentiel. Il est possible d'avoir un puissant impact en établissant des partenariats pour étendre et soutenir l'esprit d'entreprise des femmes, et en aidant les femmes à progresser le long des chaînes de valorisation, ce qui se traduit par des entreprises, économies et sociétés inclusives et durables. »

Ce déjeuner au siège des Nations Unies était l'occasion pour les femmes d'Éthiopie, d'Inde, de Mongolie, de Palestine, de Papouasie-Nouvelle-Guinée et du Pérou, de présenter leurs créations à des acheteurs, des journalistes de mode reconnus, ainsi que des hauts fonctionnaires. Le mardi suivant, les femmes créatrices retournaient aux affaires en s'installant dans la salle d'exposition Joey Showroom où elles pouvaient rencontrer des partenaires potentiels et vendre leur collection.