Récits

La Chine aide les PMA d’Asie à stimuler leur capacité commerciale

8 juin 2015
ITC Nouvelles

Le Centre du commerce international (ITC) travaille avec le gouvernement chinois pour aider les petites et moyennes entreprises (PME) de six pays parmi les moins avancés d’Asie (PMA) à prendre conscience du marché le plus important du continent, et acquérir les connaissances techniques nécessaires pour profiter pleinement de l’accès préférentiel dont elles disposent.

La Chine constitue déjà le plus grand marché du monde pour les PMA, et représente près d’un quart du total des marchandises exportées par les PMA en 2013 – pour une valeur estimée à $E. U. 59,4 milliards – avec toutefois les hydrocarbures et les minerais comptant pour près des neuf dixièmes du total.

Selon l’Organisation mondiale du commerce, en 2013, Beijing a étendu pour les PMA l’accès à son marché en franchise de droits et hors quota sur 95 % de ses lignes tarifaires, et annoncé sa volonté d’étendre cette couverture à 97 % des produits en 2015. Mais l’accès en franchise de droit seul ne suffit pas pour amorcer le commerce – en particulier pour les PME qui peinent à comprendre les marchés potentiels, se mettre en relation avec les acheteurs et respecter les mesures non tarifaires obligatoires. De plus, les PME doivent également supporter les frais fixes que ces mesures impliquent.

Mme Khemmani Pholsena, Ministre de l’industrie et du commerce de la République démocratique populaire lao (RDP Lao), a remarqué que les exportations de son pays vers la Chine voisine s'élevaient modestement à $E.-U. 2,7 milliards malgré tout un ensemble de préférences tarifaires. Elle précise : « On peut y voir deux possibilités : soit des contraintes du côté de l'offre inhérentes au pays exportateur, soit des restrictions en matière de réglementation propres au pays importateur ainsi que des barrières non tarifaires. »

« La Chine est devenue la plus grande économie au monde en termes de pouvoir d’achat. Cela représente d’énormes opportunités d’exportation pour les pays en développement voisins. » Sylvie Bétemps Cochin, Responsable de projet à l'ITC

Renforcer les capacités de l’offre et lever les obstacles au commerce pourraient créer des cercles vertueux de production, une croissance commerciale et des créations d’emplois, surtout lorsqu’il s’agit de PME. En Asie, les PME représentent plus de 90 % des entreprises et 80 % de la force de travail. Plus elles sont capables de se relier aux chaînes de valeur régionales, plus le potentiel de création d’emplois augmente, ainsi que les revenus en général.

Un projet triennal, lancé en 2014, vise précisément à réduire ces obstacles que les PME des six PMA doivent surmonter pour pénétrer le marché chinois. Il combine la fourniture d'informations personnalisées sur le commerce avec la Chine, le renforcement des capacités, et la facilitation de contacts directs avec les partenaires et acheteurs chinois potentiels.

Pour réaliser ces objectifs, l’ITC s’est associé à des institutions d’appui au commerce et à l’investissement, telles que des chambres de commerce et des organisations de promotion du commerce, et ce en Afghanistan, au Bangladesh, au Cambodge, en RDP Lao, au Myanmar et au Népal. Il s’agit d’aider les PME à se familiariser avec les réglementations chinoises en matière d’importation, les procédures douanières, les exigences en matière de certification, et les stratégies de pénétration des marchés.

Ce projet est financé par le Ministère chinois du commerce (MOFCOM), qui est en charge du commerce, de l’investissement et de la coopération économique internationale, ce qui souligne le rôle croissant que jouent les économies émergentes dans le domaine de l’aide technique liée au commerce. Grâce à ce projet, la Chine joue un rôle moteur, non seulement pour la croissance économique, mais également pour mener et faciliter l’intégration commerciale régionale au niveau du secteur privé.

Les principales étapes de ce projet incluent : des enquêtes sur la demande chinoise et sur l'offre des PMA asiatiques ; la création d’une table ronde de sensibilisation sur le potentiel d'exportation et les contraintes liées au commerce avec la Chine ; des ateliers de formation et un appui en conseils sur les conditions et exigences du marché chinois ; et la participation à des foires commerciales et autres événements où les entreprises peuvent se rencontrer. Une étude complémentaire a examiné la manière dont les entreprises au Cambodge, en RDP Lao et au Myanmar – les trois PMA de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) – pourraient être affectées par l’accord de libre-échange entre ce bloc et la Chine.

Les PME des PMA bénéficieront d’informations commerciales personnalisées, inclus un guide des affaires ; des événements de mise en relation avec des acheteurs et investisseurs potentiels ; et de visites de terrain avec la participation à des foires commerciales en Chine.

Pour aider les PME des PMA asiatiques à trouver leur chemin dans le vaste marché chinois, la capacité des institutions d’appui au commerce de ces pays sera renforcée par le biais d’informations plus ciblées et d’outils spécifiques aux PME, que ces institutions devront largement diffuser dans leurs pays.

Le projet a déjà organisé une réunion à Nanning, ville du Sud de la Chine, où des ministres et les plus hauts représentants des secteurs public et privé de Chine, du Cambodge, de la RDP Lao et du Myanmar, ont exploré les opportunités de soutien au commerce et au développement, et cherché des moyens concrets pour appuyer les PME. Réunis en marge du Sommet des affaires Chine-ANASE, ils ont abordé des questions telles que la facilitation du commerce, les procédures douanières, et les meilleures pratiques en matière de normes, d’étiquetage et de certification.

Lors de la rencontre à Nanning, M. U Zaw Min Win, Vice-Président de l’Union de la Fédération des Chambres de commerce et d’industrie du Myanmar, a déclaré que les PME de son pays, soit la très grande majorité des entreprises du Myanmar, peinent à comprendre les règles d’importation et les réglementations de la Chine. De plus, de nombreux exportateurs potentiels souffrent du manque d’informations actualisées sur le marché. Il a suggéré que l’ITC pourrait apporter une contribution précieuse par le biais de programmes de formation et d’informations commerciales.

Parlant de l'avenir, Sylvie Bétemps Cochin, Responsable de projet à l'ITC, remarque : « La Chine est devenue la plus grande économie au monde en termes de pouvoir d’achat. Cela représente d’énormes opportunités d’exportation pour les pays en développement voisins. Ce marché est devenu stratégique pour les PMA d'Asie qui cherchent à s'intégrer progressivement dans les chaînes de valeur internationales, et sert d'incubateur pour l'expansion des exportations et la diversification. »

« Ce projet innovant de coopération Sud-Sud devrait faciliter de nouveaux liens entre les entreprises chinoises et les PME des PMA asiatiques, et jeter les bases d’une plus grande participation des PME au commerce continental. »
Bailleur de fonds :
Chine