Discours

Déclaration de clôture de la Directrice exécutive de l'ITC, Mme Arancha González, lors du Forum mondial pour le développement des exportations

21 octobre 2015
ITC Nouvelles
Déclaration de la Directrice exécutive de l'ITC, Mme Arancha González, lors du Forum mondial pour le développement des exportations.
21 octobre 2015 – Doha, Qatar

Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

Nous sommes parvenus au terme de ces deux journées de discussions très productives.

Je tiens à remercier tout particulièrement le Premier Ministre et le Ministre de l'économie et du commerce pour leur présence hier ; nos estimés intervenants qui nous ont donné tant matière à réflexion ; et chacun d'entre vous pour nous avoir accompagné durant toute la conférence.

J'aimerais aussi remercier la Banque de développement du Qatar (QDB), et son Administrateur, M. Abdulaziz Bin Nasser Al-Khalifa, pour s'être associés avec nous afin de faire de cet événement une réussite. Le Centre du commerce international (ITC) se réjouit à l'idée de travailler avec la QDB pour garantir qu'un secteur des PME dynamique et diversifié aide le Qatar à atteindre son ambitieuse vision nationale d'ici à 2030.

Enfin, l'ensemble de l'ITC se joint à moi afin d’exprimer notre gratitude à l'égard du Qatar pour avoir été un hôte si chaleureux. Nous n'aurions pu choisi un meilleur endroit pour organiser le premier Forum mondial pour le développement des exportations à se tenir au Moyen Orient.

$E.-U. 80 millions en contrats futurs suite aux réunions B2B.

Comme je l'avais rappelé dans mes remarques d'ouverture, le Forum mondial pour le développement des exportations (WEDF) consiste à parler affaires et à faire des affaires.

Ma foi, nous sommes plus de 700 participants issus de 92 pays enregistrés, dont 26 PMA, à avoir parlé affaires. Et nous avons aussi fait des affaires. Les sessions entreprise à entreprise (B2B) ont été incroyablement productives et permis de générer près de 90 déclarations d'intention, pour des affaires à hauteur de $E.-U. 80 millions. Ces futurs contrats couvrent tous les secteurs, depuis l'eau en bouteille et la production de jus de fruit jusqu'aux services de distribution. Et c'est une chose significative, la plupart des contrats concernent le commerce et l'investissement Sud-Sud. Cinq organisations de promotion du commerce – de Géorgie, du Bangladesh, du Nigéria, du Viet Nam et d'Égypte – ont signé des accords de coopération pour le développement des exportations. Nous avons facilité les réunions, mais c'est vous qui avez permis à ces accords de devenir une réalité. S'il vous plaît, continuez à nous tenir au courant de la manière dont ces contacts se développent. L'ITC est prête à vous aider pour les faire fructifier.

Le thème de ce WEDF était : Innover, investir et internationaliser. Les sociétés – et en particulier les petites et moyennes entreprises (PME) – doivent pouvoir faire ces trois choses pour devenir l'épine dorsale d'économies durables, productives et compétitives. C'est l'une des raisons pour lesquelles les contrats des réunions B2B conclus ici sont tellement importants – le fait d'opérer à l'international aide les sociétés à apprendre de nouvelles manières d'innover et à devenir plus productives.

Et nous – responsables politiques, entreprises, institutions d'appui au commerce et à l'investissement, et agences internationales – pouvons faire beaucoup pour créer un environnement plus propice pour chacun de ces trois « I ». Après avoir échangé des vues avec vous pendant ces deux derniers jours, je peux vous assurer que je repars avec de nouvelles idées sur ce que nous pouvons faire – et j'espère ne pas être la seule à avoir ce sentiment !

Regardons d'abord de plus près le premier pilier, celui de « l'innovation ». Au cours d'une des sessions d’hier, nous avons entendu comment la technologie peut niveler le terrain économique pour les PME, et leur permettre de pénétrer les marchés mondiaux grâce au commerce électronique. Comme l'un des intervenant l'a fait remarquer, « Il y a vingt ans, il fallait des années pour s'internationaliser. Aujourd'hui, c'est fait en quelques minutes. » Mais les entreprises doivent avoir une main d'œuvre formée au numérique pour pouvoir tirer profit des tous les avantages du commerce électronique. Et même si de plus en plus de PME sont « internationales de naissance », elles ont besoin d'aide pour se conformer aux réglementations, aux normes et autres mesures non tarifaires. C'est pourquoi, un peu plus tôt aujourd'hui, nous avons lancé une publication et un outil qui visent à aider les PME à tirer avantage du marché à croissance rapide des aliments halal. Le commerce électronique est un domaine sur lequel l'ITC va se concentrer ces prochains mois. Franchir la prochaine étape du développement des produits halal sera aussi une priorité.

Le deuxième pilier est celui de « l'investissement ». L'investissement étranger peut être un moyen important de véhiculer de nouvelles idées et des technologies modernes. Il peut stimuler la diversification économique, comme nous l'avons vu ici dans le cas du Qatar, ce qui permet en retour de rendre la croissance plus résistante face à la volatilité spécifique aux secteurs. Nous avons remarqué que l'intégration régionale permettait d'atteindre la taille de marché que cherchent les investisseurs étrangers. Nous avons écouté les récits convaincants venus d'Afrique de l'Est – que vous entriez par le Rwanda ou le Kenya, vous touchez à un marché plus vaste que la somme de ses parties. Mais la levée effective des barrières et la réduction des coûts et délais du commerce au sein des régions demande une sérieuse volonté politique, et la disposition à confronter les intérêts particuliers. Et nous avons appris que les zones spéciales d'exportation peuvent servir de laboratoires pour des réformes politiques sensées attirer l'investissement, et ensuite être étendues à l'ensemble d'un pays.

Plutôt que de simplement reconnaître l'importance du tourisme, nous devons nous assurer que des efforts supplémentaires sont catalysés aux niveaux nationaux et internationaux pour faire du tourisme une source de croissance inclusive.

Et l'investissement ne concerne pas seulement les infrastructures physiques, ou ne consiste pas seulement à investir directement dans des usines. L'investissement concerne aussi le principal atout de tout pays – sa population. Investir dans le capital humain, en renforçant les compétences des forces de travail, est la clef du succès au 21ème siècle. C'est pourquoi nous continuerons d'axer notre travail sur le renforcement des compétences en matière de commerce, par le biais de notre Académie du commerce des PME.

Le dernier pilier est celui de « l'internationalisation ». Il ne s'agit plus de seulement exporter. Il s'agit d'investir. Il s'agit d'importer, aussi. De fait, l'accès immédiat aux intrants importés est à présent tout aussi essentiel pour la compétitivité à l'export ! Lorsque les PME se relient aux marchés – aux niveaux national ou international – cela se traduit par de meilleurs emplois et des salaires plus hauts pour une large section de la société. C'est pourquoi il est essentiel de garder le commerce comme un sujet premier dans nos agendas, car il permet de favoriser une croissance solide.

Avant de terminer, j'aimerais que nous prenions un peu de recul, et que nous nous rappelions que le commerce, l'investissement, et les contrats d'affaires internationaux représentent bien plus. Pris individuellement, ils sont la sève de la compétitivité des PME. Pris ensemble, ils se combinent pour offrir une chance aux femmes, aux hommes, et aux jeunes qui ont, trop souvent, été gardés à l'écart de notre prospérité croissante.

Nous espérons que la Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce qui va se dérouler en décembre à Nairobi mettra au cœur de ses discussions la nécessité de garantir que le système d'échange multilatéral reste ouvert et transparent afin de permettre aux PME de commercer.

Pour finir, je suis particulièrement heureuse que ce forum ait pu se dérouler dans le cadre des engagements pris par tous les membres des Nations Unies il y a quelques semaines à New York, pour nous doter des Objectifs mondiaux des Nations Unies pour un développement durable. Comme l'a mentionné hier [la Ministre rwandaise de la Communauté d'Afrique de l'Est], Mme Valentine Rugwabiza, « Le WEDF 2015 doit rester dans les souvenirs comme le point de départ de la mise en œuvre des Objectifs mondiaux, avec le rassemblement du secteur privé et des gouvernements. »

Enfin, je suis ravie de vous annoncer que l'année prochaine, l'édition du Forum mondial pour le développement des exportations se tiendra au Sri Lanka. Je me réjouis à l'idée de tous vous accueillir dans un an au Sri Lanka.

Merci.