Tout comme le temps a une incidence sur les coûts, et donc sur les prix, la localisation et la qualité influent aussi sur le prix perçu ou payé pour le coton. Déplacer une balle de coton coûte de l’argent, y compris placer la balle dans un conteneur à l’origine puis l’amener à destination, charger et décharger le conteneur sur un bateau, un train ou un camion, déplacer le conteneur, présenter la documentation, ainsi que les transactions financières liées à chaque envoi, le respect de la réglementation sanitaire et phytosanitaire et s’assurer contre les risques inhérents aux déplacements et au stockage pendant le transit. Les coûts du déplacement du coton peuvent varier de quelques cents américains la livre de coton égrené déplacée par camion ou train sur quelques centaines de kilomètres dans un pays développé (du lieu de production à l’usine textile), à 10–15 cents la livre pour le coton devant être amené d’un pays en développement enclavé par camion, train et bateau jusqu’à un pays importateur situé sur un continent différent. En règle générale, les pays qui disposent d’un accès direct à des ports maritimes et d’infrastructures de meilleure qualité affichent des coûts de transport inférieurs à ceux des pays sans littoral ou dont les infrastructures sont moins développées. En général, les pays dont les industries textiles sont importantes (Chine, Inde, Pakistan, Turquie, États-Unis, Brésil) affichent des coûts de transport inférieurs à ceux des pays qui doivent exporter ou importer du coton de loin.
Dans la plupart des cas ce sont les producteurs ou les vendeurs qui acquittent les frais de transport. Les importateurs ont le choix entre de nombreuses origines, et les prix de cotons de qualité similaire en position rendu filature sont généralement très proches, indépendamment du coût de transport depuis la région de production. Les producteurs peuvent facturer des prix plus élevés uniquement dans la mesure où les producteurs concurrents ne peuvent fournir du coton à un prix inférieur.
Les différences de qualité ont aussi une incidence sur le prix des balles de coton. Les systèmes de classement du coton se sont développés dans tous les pays au cours des deux siècles passés, et en 2007 il n’existe pas de normes d’évaluation de la qualité réellement universelles et objectives pouvant être utilisées pour établir un tableau international unique des primes et décotes. Il existe néanmoins quelques lignes directrices de base que la plupart des intervenants sur le marché du coton comprennent intuitivement. À titre d’exemple, le coton extra-fin (cotons supérieurs en provenance d’Égypte, du Pérou, d’Israël, des États-Unis, du Soudan, de Chine, d’Inde et d’ailleurs représentant environ 3% de la production mondiale) affichent actuellement une prime d’environ 100% par rapport à l’Indice A de Cotlook; en d’autres termes, le coton extra-fin est pour ainsi dire deux fois plus cher que le coton standard. Au cours des 15 dernières années, le coton extra-fin a obtenu des primes allant de 35% à 135% de plus que l’Indice A de Cotlook (voir figures 1.21 et 1.22).
Source: ICAC
Source : CCIA
Les comparaisons sont certes imprécises, mais l’on constate que les prix du coton fin (un coton plus fin, à fibre plus longue et plus résistante que la moyenne mondiale, mais pas autant que l’extra-fin) sont presque tous les ans de 10% à 15% supérieurs à l’Indice A de Cotlook. Enfin, le coton grossier (fibre plus courte, plus rêche et moins résistante que la moyenne) affiche une décote de 3%–10% par rapport à l’Indice A de Cotlook. A l’intérieur de ces grandes catégories, les primes et décotes pour chaque lot de balles de coton peuvent varier en fonction des caractéristiques intrinsèques de chaque région d’origine, en fonction de l’offre dans chaque catégorie, du moment de l’année, de la disponibilité de moyens de transport, entre autres