Communiqués de presse

Tourisme et commerce: déterminants économiques pour le développement de l’Afrique

30 novembre 2010
ITC Nouvelles

Le tourisme et le commerce peuvent être des moteurs puissants de la croissance économique en Afrique et ces deux secteurs ont de nombreux points communs quant à l’environnement nécessaire pour en tirer le meilleur.

Ces deux secteurs bénéficient tous deux d’économies ouvertes au monde extérieur, bien que la libéralisation doive toujours s’accompagner de régulations appropriées. Les deux nécessitent la création de chaînes de valeur complètes, lesquelles doivent être compétitives au niveau mondial pour se développer.

Le Centre du commerce international (ITC) basé à Genève a apporté son expérience et son expertise pour travailler sur ces questions de développement essentielles lors du Forum économique mondial sur l’Afrique qui s’est tenu à Dar es Salaam en Tanzanie, du 5 au 7 mai 2010.

Destinée à “Repenser la stratégie de croissance de l’Afrique,” la réunion s’est centrée sur le défi que représente pour l’Afrique la crise économique mondiale, et visait à déterminer si l’on avait saisi l’opportunité de redéfinir une feuille de route durable pour son avenir dans la nouvelle économie mondiale.

S’exprimant lors d’une session intitulée “Frontières ouvertes: les opportunités de commerce, de transport et de développement en Afrique”, la Directrice exécutive de l’ITC, Patricia R. Francis, a souligné que la réussite dans les secteurs des transports et du commerce nécessite une approche holistique prenant en compte les intérêts du secteur privé et impliquant toutes les parties prenantes.

Dans le développement des ports et des aéroports, les besoins du secteur privé sont trop souvent négligés, Mme Francis a observé. Si le tourisme est le moteur économique à l’origine d’un nouvel aéroport, par exemple, les installations pouvant stimuler le commerce, telles que les entrepôts frigorifiques, sont souvent oubliées.

“Les infrastructures pour le commerce et le tourisme doivent fournir un environnement adapté qui offre plus à chaque partie prenante de la chaîne si nous voulons atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés en matière de développement,” a-t-elle déclaré.

Il a également été souligné au cours de cette session qu’il est crucial que les opérateurs économiques locaux bénéficient des efforts pour maximiser la chaîne de valeur. Dans le cas du tourisme en Tanzanie, par exemple, on devrait faire appel aux exploitants agricoles locaux, si possible, pour approvisionner les hôtels de la région.

Au niveau international, les participants ont observé un besoin urgent de procéder à une réforme des procédures douanières, d’introduire “des postes frontière à guichet unique” et d’utiliser plus souvent les technologies de l’information. Actuellement, l’aller-retour par la route de Dar à Lusaka nécessite 60 jours. Les systèmes de paiement automatiques pourraient également faciliter le commerce.

La région doit développer son capital humain, en particulier les femmes et les jeunes. Mme Francis a souligné la contribution économique des femmes dans le commerce transfrontalier informel entre les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Les Nations Unies estiment cette contribution à 17,6 milliards de dollars par an, ou 30-40% du commerce intra-SADC.

“En fin de compte, j’aimerais croire que si nous trouvons des solutions pour les femmes africaines engagées dans le commerce, nous aurons résolu le problème pour beaucoup plus de femmes. Nous ne pouvons pas ignorer 50% de notre population et la valeur qu’elles représentent,” a-t-elle déclaré.

La chef de l’ITC a souligné que le succès du commerce et du tourisme signifie atteindre des normes de qualité mondiales. Ceci exige à la fois une compréhension des marchés et des facteurs stimulant la compétitivité. La capacité de remplir ses engagements est cruciale. “Lorsque nous parlons des transports et du tourisme, nous parlons de normes mondiales,” a-t-elle déclaré.

Mais pour réussir quelque chose, il faut en mesurer l’ampleur. Cest là où l’ITC a un rôle spécial à jouer à travers sa mission pour aider les pays en développement à établir leurs propres systèmes d’intelligence commerciale de façon à prendre de meilleures décisions et obtenir des niveaux de concurrence plus élevés.

Par exemple, conjointement à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à l’UNCTAD, l’ITC génère les ‘Profils tarifaires dans le monde’ et, avec la contribution de la Banque mondiale, rassemble les informations commerciales et d’accès aux marchés qui sont ensuite transmises au WEF.

En fin de compte, il existe un besoin de transparence dans toutes les initiatives appuyant le commerce et le tourisme pour que les participants des marchés puissent savoir où investir et quels investissements auront le plus haut rendement.

“La transparence, la responsabilité et la mesure sont des facteurs essentiels si nous voulons construire une relation de confiance et d’assurance entre toutes les parties prenantes,” a déclaré Mme Francis.