Surmonter le défi des déchets électroniques
Tandis que le monde devient de plus en plus interconnecté, il produit aussi davantage d’équipements électroniques.
Le flux des déchets électroniques – principalement des téléviseurs, des ordinateurs, des téléphones portables, mais aussi la gamme croissante d’équipements liés aux technologies du numérique – gonfle inexorablement.
Les déchets électriques ou électroniques se définissent par des équipements alimentés par câble électrique ou batterie dont on se sépare sans intention de les réutiliser. Le volume croissant de ces déchets électroniques a généré le flux de déchet le plus conséquent et le plus complexe au monde.
En parallèle à sa mission de relier le monde et d’aider les personnes à communiquer, l’Union internationale des télécommunications (UIT) vise à tirer parti de la transformation numérique pour assurer un futur durable pour tous. C’est pourquoi l’IUT s’engage à impliquer les gouvernements nationaux, les industries partenaires et les autres parties prenantes pour s’attaquer au problème global des déchets électroniques.
Les membres de l’UIT, que ce soient des pays, des entreprises, des instituts ou des organisations de la société civile, ont tous adhéré à l’objectif ambitieux d’augmenter à 30 % le taux de recyclage des déchets électroniques au niveau mondial. Ils ont également accepté de s’assurer qu’au moins la moitié des pays du monde adoptent des législations en matière de déchet électronique d’ici 2030. La prochaine Conférence de plénipotentiaires de 2022 sera l’occasion de chercher les moyens de mettre en place des actions concrètes.
Le Partenariat mondial sur les statistiques relatives aux déchets d’équipements électriques et électroniques (page en anglais) a été fondé conjointement par l’IUT et l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche. Selon son dernier rapport, Suivi des déchets d’équipements électriques et électroniques à l’échelle mondiale pour 2020 (en français), près de 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques ont été produites globalement en 2019, dont seuls 17,4 % ont officiellement fait l’objet de collecte et de recyclage. Le partenariat appuie actuellement six pays d’Afrique de l’Est pour qu’ils harmonisent la collecte de données régionales en matière de déchets électroniques et développent une banque régionale de données.
L’UIT met en lumière les solutions politiques et réglementaires, développe des normes en matière de déchets électroniques, et assiste les pays pour qu’ils s’engagent en faveur d’une économie circulaire des équipements électroniques. Cela inclut des formations en ligne sur le développement de politiques en matière de déchets électroniques. Les initiatives en cours appuient la préparation de politiques nationales de gestion des déchets électroniques à Bahreïn, au Burundi, au Malawi, en Mauritanie, en Namibie et en République dominicaine. De plus amples initiatives devraient voir le jour dans d’autres pays en 2022, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement.
Grâce à l’assistance technique fournie au niveau national, l’UIT rassemble les secteurs privé et public pour discuter des défis posés par les déchets électroniques. L’objectif est de promouvoir la responsabilité élargie des producteurs (tels que les importateurs, les fabricants, les distributeurs et les assembleurs), par laquelle tous ces producteurs d’équipements électriques et électroniques devraient couvrir les coûts ultérieurs de la gestion des déchets électroniques, y compris la collecte, le recyclage et la sensibilisation. Dans de nombreux pays, de tels producteurs sont aussi des petites entreprises.
La boîte à outil proposée par l’UIT, Pratiques politiques pour la gestion des déchets électroniques (document en anglais), comprend des exemples de pays africains et met l’accent sur les principales recommandations.
Chaque pays doit d’abord connaître son propre système de gestion des déchets, ses taux de génération de déchets électroniques et ses capacités de recyclage. Il doit ensuite travailler avec toutes les parties prenantes de la chaîne de valeur pour instaurer un système solide de gestion des déchets électroniques, sur la base de la responsabilité élargie des producteurs.
Les technologies du numérique pourraient aider à renforcer la gestion des déchets électroniques et permettre une chaîne de valeur circulaire de ce type d’équipement. Parmi les solutions apportées figurent l’intelligence artificielle, la certification numérique, et le suivi intégral par application mobile pour tracer les flux des déchets électroniques et en améliorer leur gestion.
L’UIT, le Centre du commerce international et d’autres agences onusiennes mènent des campagnes de sensibilisation, partagent leurs connaissances et mettent en œuvre des activités et des projets conjoints à travers la Coalition des Nations Unies contre les déchets d’équipements électriques et électroniques, une initiative lancée par dix organisations onusiennes pour améliorer la collaboration dans le domaine de la gestion des déchets électroniques.