
Renforcer la compétitivité des PME d’Afrique francophone par des écosystèmes commerciaux solides
Les petites entreprises d'Afrique francophone peinent à se développer et à exporter, faute de ressources financières suffisantes. Pour surmonter ces obstacles, il est impératif de renforcer les écosystèmes commerciaux.
Les petites et moyennes entreprises (PME) d'Afrique francophone sont des moteurs essentiels de la croissance économique et de la création d'emplois. Elles se heurtent pourtant à des obstacles majeurs lorsqu'il s'agit de développer leurs activités et de pénétrer les marchés d'exportation. Les raisons de ces difficultés sont en grande partie liées à une mauvaise santé financière, à une capacité de production limitée et à une pénurie de main-d'œuvre.
Cependant, malgré ces difficultés, la plupart des PME expriment le souhait de se développer à l'international.
C’est en substance le message au cœur du nouveau rapport du Centre du commerce international (ITC), qui explore les moyens de renforcer la compétitivité de ces entreprises afin de leur permettre de pénétrer les marchés internationaux. La publication Compétitivité des PME en Afrique francophone 2024 : Renforcer les écosystèmes commerciaux pour l'exportation, septième édition de cette série annuelle consacrée aux PME d’Afrique francophone, montre que les entreprises opérant dans des pays dotés d'écosystèmes commerciaux solides sont mieux équipées pour surmonter les obstacles et capitaliser sur les opportunités de croissance.
Le rapport se fonde sur les données récoltées auprès de 6 493 entreprises interrogées par l'ITC et la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones, dans 20 pays d'Afrique francophone au cours de la période mars-juillet 2024. Si seuls 14% de ces entreprises opèrent à l’international, parmi celles qui n’exportent pas, 54% affichent la volonté de se lancer à l’international – et en particulier les entreprises dirigées par des femmes. La principale raison qui les en empêche réside dans les contraintes financières.
Selon le rapport, « les entreprises opérant dans des écosystèmes commerciaux solides – où les services essentiels tels que le transport, la logistique, la certification, la promotion du commerce et de l'investissement, et les services bancaires sont de bonne qualité – surpassent celles qui opèrent dans des environnements moins développés, et sont moins nombreuses à signaler une baisse de leurs ventes (29% contre 43%) et une faible santé financière (26% contre 47%). »
Le rapport relève également que des infrastructures solides permettent de réduire les coûts et les inefficiences des chaînes d'approvisionnement, et de les rationaliser. Les entreprises non exportatrices dans les pays dotés de réseaux de transport bien développés sont trois fois moins susceptibles de considérer l'infrastructure comme un obstacle à l'entrée sur les marchés internationaux que celles dans les pays dotés de systèmes moins performants.
L'accès à des services bancaires fiables joue également un rôle transformateur dans les performances des entreprises. Dans les pays dotés de systèmes financiers avancés, les entreprises sont plus susceptibles d'obtenir des prêts et de maintenir des finances saines, ce qui les aide à se développer et à saisir les opportunités d'exportation. À l'inverse, les systèmes bancaires de faible qualité laissent souvent les entreprises à court de financement, ce qui entrave leur expansion.
Pour relever ces défis, des mesures ciblées sont cruciales pour améliorer l'écosystème commercial. L'amélioration des infrastructures et des services logistiques et financiers est primordiale pour appuyer les PME. Les investissements dans ces domaines peuvent libérer leur potentiel de croissance, accroître leur participation au commerce mondial et stimuler une croissance économique durable dans toute la région.