Principaux sujets que l'ITC entend aborder lors de la COP29
Le Centre du commerce international (ITC) s'est engagé à intégrer les petites entreprises aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique. Qu'il s'agisse de mesures d'adaptation ou d'atténuation face à des conditions météorologiques de plus en plus imprévisibles et impactantes sur les communautés, les entreprises sont en premières lignes.
Les prochaines négociations des Nations Unies sur le climat, connues sous l'abréviation de COP29, se tiendront à la mi-novembre à Bakou, en Azerbaïdjan. L'ITC emmènera dans sa délégation des représentants de micro, petites et moyennes entreprises (MPME) afin de mieux faire connaître ce que cette partie essentielle de l'économie mondiale peut apporter à l'action climatique, et de dénoncer les réalités qui entravent une transition durable.
En ce sens, les principaux sujets que l'ITC entend aborder à l'occasion de la COP29 sont les suivants :
Financement climatique
L'engagement actuel des pays en matière de financement de la lutte contre le changement climatique, qui s'élève à 100 milliards de dollars par an, prendra fin l'année prochaine. Par conséquent, un nouvel objectif en la matière sera probablement au centre des discussions de la COP29 sur le climat.
Le consensus est qu'un nouvel engagement financier réaliste est crucial pour appuyer la transition vers de faibles émissions de CO2 dans les pays en développement et pour mettre en place les étapes nécessaires à une plus grande résilience face à des climats imprévisibles.
Le World Resources Institute estime que les pays en développement ont besoin d'au moins 5 300 milliards de dollars pour mettre en œuvre des plans climatiques nationaux qui aideront à atteindre l'objectif de maintenir le réchauffement climatique à 1,5 °C d'ici 2030, conformément à l'Accord de Paris convenu entre les nations en 2016.
Le Secrétaire général des Nations Unies a pour sa part publié un rapport indiquant que les politiques actuelles conduisent plutôt à une hausse des températures de 3 °C. Pour s'en tenir à un réchauffement de 1,5 °C, une réduction drastique de 42 % des émissions de CO2 d'ici à 2030 est impérative.
Il incombera aux pays les plus riches d'appuyer de manière substantielle un objectif plus ambitieux, ce qui sera au cœur des négociations à Bakou.
Le chiffre sera examiné de près par toutes les parties.
La présidence de la COP29 appuie également l'initiative de Bakou pour le Dialogue sur le financement, l'investissement et le commerce dans le domaine du climat. Ce processus vise à combler le fossé entre les ambitions climatiques accrues et les efforts de développement durable existants, en consolidant les politiques de commerce et d'investissement et le financement du climat par le biais d'un cadre de financement national intégré.
Le Dialogue est dirigé par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en coopération avec la présidence de la COP29 et l'ITC. L'objectif est de faire de l'initiative une plateforme permettant de recueillir les réactions et les contributions des parties, des observateurs et des parties non prenantes, y compris les MPME, d'une manière inclusive.
Un nouvel acronyme – NCQG, New Collective Goal on Climate Finance, ou Nouvel objectif collectif sur le financement de l'action climatique – fera son apparition lors de la COP29, tandis que la conférence des parties cherchera à convenir de ce nouvel objectif.
Ce financement est au cœur de ce que les petits entrepreneurs espèrent de la COP29. L'ITC avait déjà intégré des MPME dans sa délégation à la COP28. Celles-ci avaient pu se faire entendre et expliquer aux délégués réunis à Dubaï que le sujet du financement était pour eux le plus urgent en termes d'action climatique.
Cette année, l'ITC continuera à porter cette voix et à déployer des efforts pour inclure la perspective des MPME vis-à-vis d'une transition juste.
Contributions déterminées au niveau national (CDN)
Les pays travaillent encore à leur contribution déterminée au niveau national, qui sera aussi le reflet de leur niveau d'ambition vis-à-vis des plans climatiques et pourrait constituer une contribution significative à la réalisation des objectifs de l'Accord de Paris.
Les nouvelles CDN ne seront pas annoncées à Bakou, mais elles feront partie des négociations, ce qui sera un indicateur de la direction que prennent les efforts mondiaux sur cet aspect crucial.
Par ailleurs, les pays qui ont adhéré à l'accord de Paris ont accepté de publier des rapports de transparence semestriels, au titre du cadre de transparence renforcé. La première tranche de rapports doit être publiée avant la fin de l'année 2024. Par conséquent, certains des progrès réalisés par les pays pourraient être dévoilés à Bakou. Les résultats influenceront très probablement les négociations en ce qui concerne l'établissement des nouvelles CDN, d'une manière ou d'une autre.
La question des CDN est une priorité du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui a demandé à toutes les agences des Nations Unies, dont l'ITC, d'accroître leur appui aux pays qui élaborent ces nouveaux objectifs.
L'ITC a commencé à élaborer des lignes directrices sur la manière d'inclure les MPME et d'aborder la question du commerce dans les CDN. Les petites entreprises contribuent de manière significative à la création de valeur, à l'emploi, à l'innovation et aux moyens de subsistance durables. Le travail avec les petites entreprises sur les mesures d'atténuation et d'adaptation peut permettre de réduire considérablement les émissions de CO2 et d'accroître la résilience aux risques climatiques. Ces efforts pourraient en retour promouvoir les agendas économiques et environnementaux, tant au niveau national que multilatéral.
Autres sujets d'attention de la COP29
- La suite du Programme de travail sur l'atténuation, discuté par les parties concernées.
- Mécanisme de crédits carbone – article 6.4. Quelle méthode de mise en œuvre du mécanisme dans la perspective de contribuer au financement des CDN ?
- Opérationnalisation du Fonds pour les pertes et dommages – quel sera son fonctionnement et comment sera-t-il mis en place ?
- Objectif mondial en matière d'adaptation – quels seront les objectifs clairs en matière de mesures d'appui à l'adaptation ?
- Comment sera décidée la mise en œuvre du Réseau d'assistance technique de Santiago pour les pays en développement, en particulier pour ceux qui sont vulnérables au changement climatique ?