Senegalese man wearing dark glasses gestures with his hand while speaking into a microphone
Classroom full of students in Senegal, sitting in neat rows listening to a university workshop
Récits

Pour les étudiants sénégalais, le freelancing numérique ouvre des opportunités

17 mars 2025
ITC Actualités

Avec 22 millions de jeunes entrant sur le marché du travail chaque année, l'Afrique se doit de créer beaucoup plus d'emplois. Les technologies numériques sont un atout majeur pour offrir aux jeunes professionnels davantage d'opportunités de travail.

C'est pourquoi le projet NTF V Sénégal Tech a organisé des formations pratiques pour les étudiants de l'université numérique Cheikh Hamidou Kane. Portant sur le freelancing numérique et le pitching (exercice de courte présentation), ces sessions ont montré aux étudiants comment mieux saisir les opportunités numériques et devenir les acteurs de leur propre développement professionnel.

L'entrepreneuriat numérique séduit la jeunesse sénégalaise

Initialement prévues pour une cinquantaine d'étudiants, les trois sessions de formation animées par l'équipe du projet du Centre de commerce international (ITC) ont attiré le double de participants. Pour Mayoro Cissé, Directeur du département Développement et coopération de l'université numérique Cheikh Hamidou Kane, cet engouement est révélateur de l’intérêt des étudiants, mais aussi de leur niveau de maturité à l’égard de l’entrepreneuriat.

« Notre université publique à caractère numérique délivre des formations en ligne partout au Sénégal. Nos 75 000 étudiants disposent ainsi d’un modèle d’apprentissage flexible, qui leur facilite l’accès aux connaissances et leur laisse du temps pour créer et entreprendre », explique M. Cissé.

« Habitués à travailler à distance et en autonomie, beaucoup de nos étudiants aspirent naturellement à devenir freelances pour conquérir une indépendance financière et développer des compétences très recherchées sur le marché du travail. Bien qu’elle fourmille d’idées et d’initiatives, notre jeunesse manque toutefois d’accompagnement. Travailler avec des partenaires tels que le projet NTF V est donc très pertinent pour maximiser les chances de nos étudiants de réussir leur projet d’auto-emploi ».

Du 15 au 17 janvier, les participants ont bénéficié de formations à la carte sur le freelancing, couvrant aussi bien les réalités du métier que les techniques de pitch pour séduire des investisseurs. Les sessions se sont déroulées successivement à Sebikotane, Mbour et Saint-Louis, l’occasion de toucher des étudiants éloignés de la capitale.

« Si nous voulons faire de nos jeunes des créateurs d’emploi et non des chercheurs d’emploi, alors il est important de ne pas se cantonner à Dakar », poursuit M. Cissé. « Notre université a tout intérêt à s’entourer de partenaires tels que le NTF V, afin d'appuyer l'émergence d'une nouvelle génération d'entrepreneurs numériques sur l’ensemble du territoire. ».

Prendre son avenir en main avec le freelancing numérique

Seydou Nourou TALL est étudiant en droit, mais aussi Président du Club d’insertion professionnelle et d’entrepreneuriat au sein de l’université numérique Cheikh Hamidou Kane. À seulement 24 ans, ce passionné de marketing numérique et d’innovation a créé son entreprise de nettoyage et s’apprête à recruter son premier salarié.

À l’affût des techniques et de conseils, Seydou aime s’entourer de mentors et ne manque jamais l’opportunité de suivre de nouvelles master classes. Le 17 janvier à Saint-Louis, il a suivi la formation dispensée par l'équipe du projet NTF V sur le freelancing numérique.

« Le tissu économique du Sénégal n’est pas en mesure d’offrir un emploi salarié à tous les nouveaux diplômés. Je considère donc l’auto-emploi comme un idéal à atteindre », explique-t-il. « Le freelancing m'aide à développer mon réseau professionnel et à structurer mon projet. C'est un premier pas vers l'indépendance ».

À l’issue de la formation, Seydou s'est attelé à l'optimisation de son activité en ligne.

« La formation m’a fait découvrir une place de marché de services en ligne qui met en relation des freelances avec des clients. Depuis que j’y ai publié mon profil, j’ai gagné en visibilité et j’ai décroché quelques missions d’assistance administrative », confie-t-il.

Quant aux étudiants participant à l'atelier de pitching, plus de la moitié déclarent avoir amélioré leurs compétences en développement de stratégie et modèle d’affaires. L'université se félicite de ce partenariat fructueux.

« En février, nous avons accueilli une nouvelle intervention de l'équipe du NTF V sur les compétences numériques des freelances et le modèle Saas B2B. À l'avenir, nous espérons renouveler ces initiatives et étendre l'accès au plus grand nombre possible de nos étudiants, grâce à la vidéoconférence », conclut M. Cissé.

À propos du programme Netherlands Trust Fund V (NTF V)

La phase V du programme Netherlands Trust Fund (NTF V) (juillet 2021 à juin 2025) repose sur un partenariat entre le Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas et le Centre du commerce international (ITC). Le programme appuie les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans les secteurs des technologies numériques et de l'agroalimentaire au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, au Ghana, au Mali, au Sénégal et en Ouganda. Son ambition est multiple : contribuer à une transformation inclusive et durable des systèmes alimentaires, en partie grâce à des solutions numériques, stimuler la compétitivité commerciale des start-up technologiques locales à l'international, et appuyer la mise en œuvre de la stratégie d'exportation des entreprises d'externalisation des processus informatiques et commerciaux.