
PME : le chaînon mondial manquant pour une croissance et un développement économiques inclusifs et durables
(Genève) – Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent le chaînon manquant d'une croissance économique durable, et sont essentielles pour assurer une meilleure inclusion, selon les Perspectives 2015 sur la compétitivité des PME : se relier, rivaliser, et changer pour une croissance inclusive, présentées ce jour à Genève.
Dans le cadre d'une économie globale frileuse, les Perspectives sur la compétitivité des PME suggèrent que l'amélioration de la compétitivité des PME se traduira en emplois plus nombreux et mieux rémunérés, répartis entre les pans moins fortunés de l'économie. Le fait de permettre aux PME de « s'internationaliser » – commercer et investir – peut mener à une meilleure productivité, des salaires plus hauts, et des gains en termes d'emplois. En retour, le fait de stimuler la compétitivité des PME entraîne une croissance inclusive à la fois meilleure et plus forte.
Les Perspectives donnent aux responsables politiques un aperçu de la manière de combler « l'écart de productivité » entre les petites et les grandes entreprises. Cet écart de productivité entre grandes et petites sociétés observé dans les pays en développement est au moins le double de l'écart observé dans les pays développés. Dans certains pays en développement, l'écart est même considérablement plus grand, la productivité des grandes entreprises pouvant représenter jusqu'à dix fois celle des petites.
Pour la Directrice de l'ITC, Arancha González, « Les grandes sociétés tendent toujours à être plus productives que les petites. Mais l'écart de productivité varie de manière considérable : moins le pays est développé, plus l'écart se creuse. Et une productivité faible se traduit par des salaires plus bas et des conditions de travail plus difficiles. Cependant, cette différence dans les niveaux de production a aussi un aspect positif : c'est qu'il existe une grande marge d'amélioration. »
Les Perspectives sur la compétitivité des PME montrent les contraintes spécifiques aux pays qui freinent le plus le succès des entreprises, en les classant en trois domaines principaux : la capacité des PME à se relier, à rivaliser ou à changer. Ces aspects de la compétitivité des PME sont systématiquement analysés au niveau de l'entreprise elle-même, de son environnement des affaires immédiat, et du contexte national plus large.
Selon ce rapport, pour que les PME réussissent sur les marchés internationaux, une plus grande attention doit être portée sur la connectivité en général, et en particulier sur la connectivité électronique et l’Internet. Il montre que les écarts les plus grands entre les PME et les grandes entreprises sont liés à la connectivité électronique, avec trois régions – Asie de l'Est et Pacifique, Afrique subsaharienne, et Asie du Sud – qui font preuve des plus mauvaises performances.
En ce qui concerne les pays en développement sans littoral (PDSL), qui ne disposent donc pas d'un accès portuaire direct, les taux de connectivité électronique les plus bas au monde constituent un défi supplémentaire à leurs efforts d'atteindre les marchés étrangers. Les pays les moins avancés (PMA) sont également à la traîne en matière de connectivité : les petites sociétés n'obtiennent que 22 % des résultats de connectivité de leurs consœurs locales plus grandes, alors que le taux est de 64 % dans les pays développés.
L'accès aux financements, au sein des PMA, constitue l'obstacle le plus important pour les PME vis-à vis de leur capacité à rivaliser et changer. Le rapport montre aussi que les PME des pays en développement obtiennent de meilleurs résultats dans le domaine de la « rivalité ». Dans la Grille de compétitivité des PME, l'écart en matière de « rivalité » entre les sociétés de taille moyenne et celles de grande taille est de 11 % dans les pays développés, et de 18 % dans les pays en développement (hors PMA).
En revanche, dans les PMA, les petites et moyennes entreprises n'obtiennent que respectivement 57 et 77 % des résultats des grandes sociétés en matière de « rivalité », alors que ces taux sont de 74 et 89 % dans les pays développés. Ce qui plombe les résultats des PMA est le faible taux de sociétés disposant d'un compte en banque (respectivement 25 et 40 % pour les petites et les moyennes entreprises). Les faibles résultats des petites sociétés en Asie du Sud-Est, et dans le Pacifique, sont dus à la qualité médiocre des certifications.
Parmi les résultats remarquables des Perspectives sur la compétitivité des PME figurent ceux de la performance des PME d'Amérique latine et des Caraïbes. Elles apparaissent comme des entreprises particulièrement performantes, dépassant les performances moyennes des autres régions évaluées par le rapport, y compris celles d'Asie et du Pacifique. De fait, les sociétés de taille moyennes de la région Amérique latine et Pacifique dépassent en performance la « société globale médiane », et les petites entreprises montrent des performances plus fortes que leurs pairs dans la plupart des autres régions. Cependant, leur position générale sur les marchés mondiaux est souvent minée par un environnement des affaires relativement plus faible, tant aux niveaux local que national. Le rapport présente des analyses détaillées pour 25 pays.
Mme González conclut : « Il n'y a pas de réponse simple sur la manière d'atteindre une croissance qui soit à la fois soutenue et durable. Mais les Perspectives sur la compétitivité des PME nous donnent un aperçu pratique sur les améliorations qui nous permettraient de rendre la croissance plus inclusive. »
Une copie numérique des Perspectives 2015 sur la compétitivité des PME : se relier, rivaliser et changer pour une croissance inclusive peut être téléchargée ici www.intracen.org/smeoutlook
Les pays suivants ont leur profil inclus dans l'index pilote de compétitivité : Bangladesh ; Burkina Faso ; Cambodge ; Colombie ; Côte d'Ivoire ; Égypte ; Guinée ; Indonésie ; Jamaïque ; Kazakhstan ; Kenya ; Madagascar ; Malawi ; Maurice ; Maroc ; Paraguay ; Pérou ; Rwanda ; Sénégal ; Sri Lanka ; République-Unie de Tanzanie ; Thaïlande ; Trinité-et-Tobago ; Tunisie ; et Uruguay.
À propos du Centre du commerce international
L'ITC est l’agence conjointe de l’Organisation mondiale du commerce et des Nations Unies. L'ITC aide les petites et moyennes entreprises dans les pays en développement et les économies de transition à devenir plus compétitives sur les marchés mondiaux, contribuant ainsi à un développement économique durable dans le cadre du programme Aide pour le commerce et des Objectifs mondiaux pour un développement durable.
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