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Miser sur la collaboration entre l'Inde et l'Afrique
2 juillet 2014
Le Forum du commerce s'entretient avec Yaduvendra Mathur, de la Exim Bank of India, sur l'amélioration des liens commerciaux entre l'Inde et l'Afrique de l'Est.
Plus tôt cette année, la Banque d'import- export (Exim) de l'Inde a signé un accord de partenariat avec l'ITC visant à renforcer la collaboration entre les deux organisations. L'accent sera mis sur l'augmentation de la compétitivité des secteurs et des entreprises, la promotion du renforcement des capacités en matière d'intelligence commerciale, le soutien aux liens commerciaux entre l'Inde et d'autres pays, et l'amélioration de l'environnement des affaires dans ces pays. De plus, l'Inde, l'ITC et la Banque Exim vont collaborer dans le cadre du projet Supporting India's Trade Preferences for Africa's Poor (SITA), d'une durée prévue de six ans, qui vise la promotion des exportations de cinq pays d'Afrique de l'Est: l'Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, l'Ouganda et la République- Unie de Tanzanie.
Susanna Pak s'est entretenue avec Yaduvendra Mathur, Président et Directeur général de la Banque Exim, au sujet des implications de ce projet.
Q: Pourquoi le projet Supporting India's Trade Preferences for Africa's Poor (SITA) vaut-il la peine d'être mis en oeuvre?
R: Ce projet apporte beaucoup d'informations que la Banque Exim peut partager avec le secteur privé en Inde. Nous utilisons une grande partie des données publiées et plusieurs cartes du commerce établies par l'ITC; nous serons donc en mesure de partager ces informations avec nos entreprises indiennes ainsi que dans les cinq pays partenaires en Afrique. Grâce à ce mélange de compétences, nous pourrons vraiment favoriser la compétitivité en termes d'exportation.
Q: Quelle est l'importance du rôle joué par le secteur privé afin de garantir la réussite du SITA?
R: Le secteur privé est tout à fait essentiel à ce projet, car son objectif final est de renforcer le développement du secteur privé dans ces cinq pays. Aujourd'hui, le secteur privé est souvent confronté à des obstacles liés à des questions politiques. Le projet SITA apportera un jugement avisé, qui pourra aider les décideurs politiques à voir l'énorme potentiel des accords commerciaux entre l'Inde et ces cinq pays, non seulement pour un panier limité de produits, mais aussi en termes de services.
Q: Quelles sont les principales difficultés que les PME doivent affronter?
R: Les obstacles non tarifaires, dans une large mesure, constituent l'un de leurs principaux défis. L'ITC apporte une vaste gamme de services de soutien et de conseil aux marchés en termes de politiques; en conjuguant les compétences et les points forts de nos institutions nous pourrons vraiment aider les PME à entrer dans le marché mondial. Il s'agit du plus grand défi pour l'Afrique: voir leurs PME accélérer leur croissance et avoir accès au financement afin qu'elles puissent devenir des acteurs plus importants dans la chaîne de valeur mondiale.
Q: Quelle est l'importance de l'accès au financement pour le développement des PME?
R: L'une des véritables barrières à l'accroissement du commerce est l'accès au financement. La Banque Exim et l'ITC, en collaboration avec d'autres parties prenantes, seront en mesure d'aider les PME à avoir accès non seulement à la technologie, mais aussi au financement. Les PME indiennes pourraient investir dans ces cinq pays [d'Afrique], ce qui favoriserait le développement du secteur privé.
Q: En quoi est-ce difficile de financer les entreprises lorsqu'elles ont besoin d'argent mais ne peuvent pas fournir de garanties?
R: Le financement des PME a été paralysé en raison du manque de garanties. Par expérience, nous considérons les compétences comme des garanties. Par exemple, le secteur des TI en Afrique présente un fort potentiel. Nous pouvons encourager le secteur des TI à se développer dans ces cinq pays africains dans le cadre du SITA. Nous sommes aussi en pourparlers pour le financement de films au Nigéria, et nous pouvons partager notre expérience dans ce contexte. Ces domaines sont difficiles, et nous devons avancer avec précaution. Mais le potentiel est véritablement immense.
La Banque Exim travaillera avec des partenaires – institutions d'appui au commerce, associations industrielles – afin d'identifier les manières de soutenir l'entrepreneuriat. Tous les jeunes veulent trouver un emploi, mais ils pourraient aussi devenir entrepreneurs. Nous devons faire davantage pour qu'un plus grand nombre de personnes deviennent entrepreneurs. C'est un défi de taille, non seulement pour l'Afrique, mais aussi pour l'Inde.
Le financement providentiel est disponible, mais il n'y a pas beaucoup de prêts à redevances disponibles. C'est un domaine dans lequel nous devons travailler davantage. Je pense que dans le cadre du SITA, nous allons affiner notre approche concernant ces questions de financement sans garanties. Avec des partenaires sur le terrain, je suis sûr que cela est possible, et sera fait.
Q: L'Inde est un marché émergent, mais elle cherche aussi à soutenir d'autres marchés émergents. Comment trouver un équilibre?
R: Nous sommes mondialisés maintenant, personne ne peut se permettre de s'isoler. La coopération Sud-Sud peut – et doit – fonctionner. Après la crise financière, le climat devient plus serein et davantage de partenariats sont établis. L'ITC et d'autres institutions aident ces partenariats à passer au niveau suivant.
Q: Comment un partenariat avec l'ITC peut-il soutenir l'objectif de la Banque Exim de favoriser le commerce extérieur et les investissements en Inde?
R: Ce projet, qui représente l'une des plus importantes interventions récentes de l'ITC, est un projet très motivant. L'Inde et les cinq pays africains – l'Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, l'Ouganda et la République-Unie de Tanzanie – présentent actuellement un bilan négatif, étant donné que l'Inde fait plus d'efforts vers ces pays africains que le contraire. Ce projet permettrait vraiment un flux d'investissements de ces entreprises indiennes vers ces cinq pays, et aussi un transfert de technologie.
Q: Comment la Banque Exim établit-elle des partenariats avec d'autres institutions pour de développement du commerce?
R: De nombreuses institutions financières et banques d'import-export sont maintenant connectées. Par exemple, nous prêtons plus de $E.-U. 6 milliards à l'Afrique par le biais de lignes de crédit. Ces investissements dans les projets représentent un soutien au renforcement des capacités. Je suis sûr que la coopération Sud-Sud représente un avenir où les banques importexport, les banques multilatérales et le système des Nations Unies pourront promouvoir ensemble un meilleur commerce mondial.