
Les producteurs fidjiens prévoient des exportations fortes en chocolat
Tomo Zukoshi a toujours eu le souci de la sécurité alimentaire, mais ce n'est que récemment qu'il fut convaincu du besoin d'obtenir la certification HACCP (analyse des risques − points critiques pour leur maîtrise) pour sa chocolaterie sur l'île des Fidji (Pacifique). Cet exploit fût accompli en décembre 2014, et grâce à ce certificat, la chocolaterie Adi de M. Zukoshi est à présent autorisée à exporter.
Mais M. Zukoshi ne s'est pas seulement contenté d'obtenir la certification HACCP pour son usine. Étant partie prenante du programme, il est aussi devenu un auditeur certifié pour la norme ISO 2200, ce qui lui permet de planifier, de mettre en œuvre, d'opérer, de maintenir et de mettre à jour un système de gestion de la sécurité alimentaire, afin de fournir un chocolat qui soit sûr pour le consommateur.
Aux Fidji, en raison des conditions environnementales, économiques et culturelles, la sécurité alimentaire est une préoccupation majeure dans le processus de la fabrication du chocolat à partir des fèves de cacao. En outre, le manque de mesures en matière de sécurité alimentaire ne concerne pas seulement les consommateurs, mais représente un danger pour la réputation même de ce secteur. C'est un point que M. Zukoshi et les autres producteurs cherchent absolument à éviter.
Comme il le dit lui même, « Il est de notre de notre responsabilité de pouvoir remonter et suivre le flux des matériaux bruts, afin de nous assurer que nos produits sont exempts de tout risque possible. Et ce, surtout dans la mesure où nos propres enfants, les personnes de notre communauté et notre pays, et à travers le monde entier, vont pouvoir consommer du chocolat fabriqué aux Fidji. »
La formation sur 16 mois du Centre du commerce international en matière de certification HACCP a permis aux chefs d'entreprise fidjiens de prendre conscience que l'enregistrement des activités quotidiennes leur permettrait de lancer un processus de standardisation le long des chaînes de valeur.
M. Zukoshi l'explique lui-même : « Nous avons appris que la sécurité alimentaire dans une entreprise dépend de la coopération et de la collaboration entre chaque individu – depuis les fermiers jusqu'aux fabricants, et même jusqu'aux consommateurs. »
Les cours de cette formation ont aidé les chefs d'entreprise à comprendre la logique de la sécurité alimentaire et la manière de la gérer. Un prêt du Département australien des affaires étrangères et du commerce a permis d'acheter de nouveaux équipements afin de finaliser la mise en conformité. Le temps et les coûts consacrés à l'obtention du certificat de sécurité alimentaire, en particulier pour la mise aux normes des fabriques selon les standards HACCP, ont vraiment porté leurs fruits : cela s'est traduit en valeurs de vente plus fortes et plus hautes pour les chocolatiers fidjiens et les fermiers qui les fournissent en fèves de qualité A. Leurs produits peuvent à présent être consommés sans risque partout dans le monde.
Les chocolats Adi sont un bon exemple : ils ont déjà conclu de grosses commandes avec le Japon, et sont en cours de négociation avec des distributeurs en Suisse, en Suède et aux États-Unis.
Pour M. Zukoshi, « La sécurité alimentaire doit être la principale fondation d'une entreprise alimentaire, dans la mesure où son amélioration augmente aussi le potentiel de l'entreprise et la sécurité de chaque consommateur. »