Les jeunes femmes, agents de la transformation économique en Afrique
L'amélioration de l'accès au marché pour les entreprises dirigées par de jeunes femmes sera déterminante.
Dans le cadre de sa stratégie Young Africa Works (La jeune Afrique au travail), la Fondation Mastercard s'est engagée à stimuler la création d'ici 2030 de 30 millions d'opportunités de travail décent et épanouissant pour les jeunes en Afrique, dont 70 % seront réservées aux jeunes femmes. Nous pensons que l'un des moyens les plus efficaces de créer ces opportunités consiste à appuyer les entrepreneurs, en particulier les jeunes femmes entrepreneures.
L'Union africaine estime que 75 % de la population du continent a moins de 35 ans et que les jeunes femmes représentent 50 % de ce segment.
Par ailleurs, une étude récente menée par McKinsey and Company, en partenariat avec la Fondation Mastercard, relève que « les jeunes femmes en Afrique pourraient devenir des contributeurs importants à l'économie du continent, en apportant 287 milliards de dollars (soit une augmentation de 5 % du PIB) et en créant 23 millions d'emplois » d'ici à 2030. Nous pensons qu'investir dans les jeunes femmes, par le biais d'un appui innovant et holistique, est crucial pour une croissance économique durable et le développement social en Afrique.
Les micro, petites et moyennes entreprises constituent l'épine dorsale de l'économie africaine. Nous savons également que l'Afrique est le continent où les femmes créent des entreprises plus rapidement que partout ailleurs dans le monde. Au Rwanda en particulier, les jeunes femmes ont montré une préférence pour l'entrepreneuriat comme voie d'accès au travail. Cependant, les jeunes entrepreneures rwandaises sont encore confrontées à des défis considérables qui entravent leur croissance et leur inclusion dans les chaînes d'approvisionnement internationales.
La plupart des entreprises appartenant à des femmes au Rwanda se trouvent dans le secteur informel, sont plus petites que celles détenues par les hommes, ont moins d'employés et sont moins rentables. Plusieurs obstacles sont à l'origine de ce fossé, notamment des niveaux inférieurs de compétences entrepreneuriales et numériques, la difficulté d'accéder à un financement adéquat, l'accès limité aux marchés, aux réseaux et à l'information, et les normes de genre qui limitent leur temps disponible en raison de leur rôle au sein du ménage. Il faut encore noter que ces défis sont amplifiés pour les jeunes entrepreneures.
Pour aider les jeunes entrepreneures à surmonter ces difficultés et à accéder aux marchés, nous avons adopté une approche à cinq volets afin de les accompagner dans leur parcours entrepreneurial :
- Augmenter la productivité en fournissant des services de développement commercial sur mesure et en facilitant l'accès à des innovations numériques sensibles au genre ;
- Garantir un accès aux informations de marché par le biais de réseaux et de plateformes numériques mieux ancrés ;
- Créer des liens directs entre les entrepreneures et les grands acheteurs ainsi que les fournisseurs de services financiers ;
- S'attaquer aux problèmes de conformité aux normes de certification de la qualité ; et
- Stimuler la confiance en soi et permettre une évolution vers des mentalités et des pratiques orientées vers le marché.
En 2023, la Fondation Mastercard s'est associée à l'initiative SheTrades du Centre du commerce international et à Trademark Africa dans le cadre d'un programme intitulé VIBE (Initiative de valeur ajoutée pour stimuler l'emploi), qui vise à mettre en œuvre au Rwanda un grand nombre des solutions susmentionnées. Grâce à ce programme, nous débloquons l'accès aux réseaux nationaux, régionaux et mondiaux, ainsi qu'aux marchés pour 22 450 entrepreneurs, dont 15 780 jeunes entrepreneures, afin de créer d'ici 2028 plus de 43 930 opportunités de travail pour les jeunes, dont 70 % seront réservées aux jeunes femmes.
Nous travaillons également avec le Centre du commerce international de manière plus spécifique pour appuyer 150 petites entreprises agricoles dirigées par des femmes et 900 dirigées par des réfugiés, ainsi que d'autres personnes au Rwanda, afin de les relier à des marchés nationaux et régionaux plus vastes, ainsi qu'à des opportunités de travail dans les chaînes de valeur de l'horticulture. Ces efforts devraient permettre de débloquer plus de 21 375 opportunités de travail décent et épanouissant pour les jeunes – femmes, hommes et réfugiés.
L'opportunité que représentent les entrepreneures rwandaises dans le commerce et leur potentiel à participer pleinement en tant qu'agents de croissance et de transformation dans notre pays est une grande source d'encouragements. Pour construire un écosystème entrepreneurial prospère pour les femmes, nous avons besoin de collaborations et de partenariats entre le secteur privé, le secteur public, les organisations à but non lucratif, les entreprises et les investisseurs.
Cette approche holistique permettra de créer un environnement accueillant et inclusif pour les jeunes entrepreneures à travers les chaînes d'approvisionnement. Elles pourront ainsi prospérer et contribuer au développement économique de l'Afrique. Nous allons continuer à investir dans les jeunes femmes par le biais du commerce des petites entreprises et de l'accès aux marchés. Ce faisant, nous nous assurons qu'elles pourront se développer, réussir et transformer nos communautés et notre continent. Ensemble, nous allons créer un avenir plus radieux et plus prospère pour tous.