Les entreprises béninoises qui réduisent leur empreinte environnementale sont plus résilientes aux crises
Le rapport montre que les entreprises béninoises qui réduisent leur impact environnemental sont mieux armées face aux conséquences économiques des crises, telles que celle du COVID-19. En effet, les compétences qu'elles développent en réponse au changement climatique leur permettent de mieux faire face aux chocs.
Cette analyse plaidant en faveur d'une réponse durable à la pandémie est détaillée dans le rapport « Promouvoir la compétitivité des PME au Bénin - COVID-19: Une voie inclusive vers la résilience. »
Elaboré en collaboration avec la Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin (CCIB) et le Ministère de l'Industrie et du Commerce, le rapport repose sur l'enquête de l'ITC sur la compétitivité des PME et son enquête de suivi sur l'impact du COVID-19 sur les entreprises béninoises.
La quasi-totalité des entreprises interrogées - 92% - ayant réduit leur impact environnemental ont élaboré des stratégies d'adaptation résilientes à la pandémie. Ces stratégies incluent la réorientation des ventes vers les canaux digitaux, l'approvisionnement auprès de nouveaux fournisseurs et la création de nouveaux produits et services.
En revanche, seules 59% des entreprises qui n'avaient pas investi dans des mesures environnementales ont adopté des stratégies d'adaptation résilientes.
Renforcement de la résilience pour l'après COVID-19
La résilience aux chocs, tels que la pandémie du COVID-19, nécessite de la planification, de la prévoyance et de l'innovation de la part des cadres dirigeants, mais aussi un écosystème commercial propice.
Un accès limité au financement, de faibles taux de certification aux normes de qualité et une infrastructure de transport déficiente entravent la compétitivité de nombreuses PME au Bénin. Le rapport démontre comment « Aider ces entreprises à devenir plus compétitives pourrait aussi les aider à libérer leur potentiel, leur permettant de créer des emplois et de générer une croissance inclusive pour l'après-COVID‑19 ». Ceci est particulièrement crucial au Bénin, où 98% des entreprises sont des PME qui contribuent à environ la moitié de la production nationale.
Alors que les chaînes d'approvisionnement mondiales se réorganisent, les entreprises impliquées dans le commerce international sont davantage susceptibles de faire appel à des partenaires ayant une production fiable et éco énergétique. Des opportunités d'exportation à forte valeur ajoutée se présentent ainsi aux petites entreprises qui investissent dans des pratiques commerciales durables.
Le rapport souligne que la « nouvelle normalité » des échanges va mettre l'accent sur la résilience aux chocs, l'exploitation des opportunités offertes par le numérique, les opportunités d'emploi
inclusives et l'investissement dans la durabilité environnementale..
La mise en place d'initiatives vertes
Les entreprises interrogées ont rapporté que les exonérations fiscales, les allégements fiscaux temporaires et les programmes financiers, tels que les prêts à faible taux d'intérêt, seraient les mesures gouvernementales qui les aideraient le mieux à faire face à la crise.
Cependant, avec le ralentissement de la croissance économique béninoise qui se profile à 3,2% cette année, le gouvernement pourrait avoir du mal à fournir ce genre d'aide. Un bon usage des ressources limitées devient ainsi indispensable dans les semaines et les mois à venir.
Deux recommandations politiques concrètes sont proposées : offrir des allégements fiscaux plus importants ou des subventions aux entreprises qui investissent dans des mesures de production écologique ; et investir dans des infrastructures qui favorisent la résilience face aux principales conséquences climatiques signalées par les entreprises béninoises, telles que les inondations dans le sud, les sécheresses dans le nord et une hausse générale de la température.
Cela contribuera à fournir aux entreprises béninoises les armes nécessaires pour faire face aux exigences d'une économie mondiale en mutation, et de devenir plus résilientes, plus inclusives et plus durables, ce qui est d'autant plus important que les défis liés au changement climatique continuent de s'intensifier.