Le lien étroit entre la biodiversité et les petites entreprises
Le Centre du commerce international (ITC) s'est joint aux pourparlers des Nations Unies sur la biodiversité afin d'engager des discussions sur le rôle du commerce et des petites entreprises. En particulier dans les pays riches en faune et en flore, les modèles commerciaux durables peuvent offrir une voie vers de meilleurs revenus et de meilleures opportunités.
Les petites entreprises jouent un rôle crucial dans la mise en œuvre des modèles socio-bioéconomiques. Elles sont le lien entre les moyens de subsistance locaux et les acteurs de la chaîne de valeur, grâce à des stratégies de gestion et de production durables qui concilient la conservation de la biodiversité et la croissance socioéconomique.
Les peuples autochtones, les communautés locales et les petits exploitants jouent un rôle central dans ces modèles, souvent organisés en coopératives ou associations. Ce sont eux qui relient les produits et services locaux basés sur la biodiversité aux marchés mondiaux. Pourtant, des défis considérables persistent, notamment l'accès aux ressources, au financement et à l'appui technique, pour qu'elles puissent participer pleinement à un commerce respectueux de la biodiversité.
Lors de la Conférence des Parties des Nations Unies sur la biodiversité (COP16), l'ITC a souligné l'importance de faire progresser les modèles socio-bioéconomiques et de s'attaquer aux obstacles qui limitent la participation significative des petites entreprises, dans le but de libérer leur potentiel inclusif. En tant qu'organisation observatrice, l'ITC a présenté des exemples concrets de la manière dont les petites entreprises peuvent prospérer tout en protégeant la biodiversité, à condition de recevoir les formations et l'appui appropriés.
Première journée thématique sur le commerce
Pour la première fois dans le cadre des COP sur la biodiversité, une Journée du commerce a permis de tenir des discussions sur les stratégies commerciales, les meilleures pratiques et les solutions politiques qui permettent de lutter contre la perte de biodiversité et d'appuyer les objectifs internationaux du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal.
Cette Journée a permis de mettre en lumière les liens étroits entre le commerce, la biodiversité et le développement durable. Les sessions étaient organisées par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, l'Organisation mondiale du commerce, le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique et le Programme des Nations Unies pour l'environnement, et soutenues par des partenaires thématiques tels que l'ITC.
En contribution à la Journée du commerce, l'ITC a accueilli un panel sur le rôle du commerce et des petites entreprises dans l'avancement de la socio-bioéconomie. Le panel comprenait des représentants du Service brésilien d'appui aux micro et petites entreprises (Sebrae), de la Fundación PAÍS 21 (une organisation non gouvernementale colombienne), et du Third World Network (un groupe de réflexion).
Le panel de discussion a été l'occasion d'énoncer d'autres messages d'importance :
- Renforcer les communautés locales : les modèles de socio-bioéconomie doivent renforcer les communautés locales en intégrant les connaissances autochtones dans la gestion durable des forêts et les activités à valeur ajoutée.
- Il n'y a pas de solution unique : la prise en compte des complexités des socio-bioéconomies nécessite des stratégies diverses et adaptées au niveau local.
- Assurer l'impact financier au niveau communautaire : l'appui financier direct aux familles et aux communautés est essentiel pour favoriser le développement local et l'engagement durable dans les efforts de conservation.
- Engager les jeunes : il est vital de créer des opportunités d'éducation et de carrière pour les jeunes dans les initiatives de biodiversité.
- Assurer un appui à long terme : l'investissement à long terme renforce la résilience des communautés locales et leur permet de prospérer au sein de la socio-bioéconomie.
L'une des principales décisions prises dans le cadre des négociations de la COP16 a permis de mettre en place un fonds destiné aux communautés locales pour les aider à partager les bénéfices des informations numériques basées sur les ressources de la biodiversité qu'elles contribuent à protéger.
La réunion a également permis de créer un nouvel organe permanent pour les peuples autochtones, qui sera chargé d'apporter sa contribution aux futures négociations sur la biodiversité. En revanche, la conférence s'est clôturée avec l'absence de nouveaux plans en matière de biodiversité de la part d'une majorité de pays, et les négociations n'ont pu aboutir à un accord sur de nouveaux mécanismes de financement.