La loi Startup Act prend forme en Côte d’Ivoire
Le déploiement de la loi Startup Act, adoptée en novembre 2023 par le Gouvernement de Côte d’Ivoire, se poursuit. Les 26 et 27 mars 2024, le Ministère de la transition numérique et de la digitalisation a organisé une table ronde en partenariat avec l’équipe du projet NTF V FastTrackTech, pour examiner les progrès de cette mise en œuvre.
Une table ronde pour accélérer la mise en œuvre opérationnelle de la loi Startup Act
L’entrepreneuriat est pourvoyeur d’emplois. Il contribue à une croissance économique durable et inclusive, en même temps qu’il améliore les conditions de vie des populations. Dans ce contexte, la loi dite Startup Act constitue un levier pour faciliter le lancement et le développement des entreprises à fort potentiel de croissance et d’innovation.
Structuré autour d’un label de mérite, le dispositif doit fournir un cadre législatif et réglementaire favorable aux start-up. En mars dernier, une table ronde a été organisée à Abidjan sous l’égide du ministère de tutelle en collaboration avec le projet FastTrackTech du programme NTF V. Réunissant des entrepreneurs, des associations et des décideurs politiques de tout le pays, elle avait pour but de discuter des moyens de mettre en œuvre la loi de manière efficace.
Florence FADIKA, conseillère technique au sein du ministère, en explique l’enjeu : « En Côte d’Ivoire, 70 % de la population a moins de 35 ans, ce qui représente un défi de taille pour l’emploi ! Un entrepreneuriat innovant est la solution la plus crédible pour enrayer le chômage des jeunes et encourager l’autonomisation économique des femmes. »
« Si l’économie numérique représente à ce jour 3 % de notre PIB national, les prévisions de la Banque mondiale estiment que cette part pourrait grimper à 10 % à l’horizon 2050. C’est pourquoi nous voulons que la loi Startup Act ivoirienne devienne rapidement une réalité tangible et opérationnelle pour nos start-up numériques. Cette réunion nous a donné l’opportunité de dialoguer avec les acteurs de l’écosystème et d’avancer ensemble. »
Déterminer les contours de la loi Startup Act de Côte d’Ivoire
La loi Startup Act s’inspire de celle adoptée en Tunisie, mais elle a été adaptée aux besoins de la Côte d’Ivoire.
Mme FADIKA poursuit : « La Tunisie a certes ouvert la voie, mais il nous faut tenir compte de notre propre réalité locale. La loi Startup Act doit permettre à nos champions nationaux du numérique d’être reconnus et labellisés. Cependant, de nombreuses start-up n’en sont pas encore à ce stade. Il nous faut donc agir plus en amont, pour donner aux jeunes talents les moyens de remplir les conditions de la labellisation. La loi Startup Act de Côte d’Ivoire doit s’inscrire dans les efforts déployés pour fournir un appui en continu. »
Le travail en cours vise à formaliser les critères d’éligibilité et à décider de ceux qui établiront qu’une entreprise est de fait une start-up. La table ronde a permis de formuler plusieurs propositions. Une plateforme en ligne devrait permettre aux start-up de remplir les formalités d’inscription et de qualification. De même, la création d’un organe spécialisé a été évoquée, dédié à l’enregistrement et à l’appui des start-up. La Fondation Jeunesse Numérique pourrait endosser ce rôle.
Linda Vallée, Directrice de la Fondation et une des organisatrices de la table ronde, décrit les avantages de son organisation : « Depuis 2016, notre structure s’emploie à sensibiliser la jeunesse ivoirienne à l’entrepreneuriat numérique, à détecter les projets innovants et à les accompagner dans leur développement. Nous avons incubé 300 projets, accéléré 60 start-up et touché 7 250 jeunes dans 21 régions du pays. Nous attendons le décret officiel pour voir notre action clairement établie au sein du Startup Act. »
À travers la loi Startup Act, la Côte d’Ivoire affiche des ambitions très claires : occuper une position de leader dans l’écosystème numérique d’Afrique de l’Ouest.
« La dynamique est à l’œuvre ; cette table ronde a permis à toutes les parties prenantes d’exprimer leur avis sur la manière de déployer concrètement la loi Startup Act », observe Linda Vallée. La prochaine étape sera de finaliser les décrets d’application de la loi au niveau du ministère.
À propos du projet
La phase V du programme Netherlands Trust Fund (NTF V) (juillet 2021 à juin 2025) repose sur un partenariat entre le Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas et le Centre du commerce international (ITC). Le programme appuie les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans les secteurs des technologies numériques et de l'agroalimentaire au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, au Ghana, au Mali, au Sénégal et en Ouganda. Son ambition est multiple : contribuer à une transformation inclusive et durable des systèmes alimentaires, en partie grâce à des solutions numériques, stimuler la compétitivité commerciale des start-up technologiques locales à l'international, et appuyer la mise en œuvre de la stratégie d'exportation des entreprises d'externalisation des processus informatiques et commerciaux.