Grâce à l'Aide pour le commerce, les petites entreprises intègrent le commerce mondial
L'initiative Aide pour le commerce apporte des investissements aux pays en développement afin qu'ils bénéficient davantage du commerce international. L'Organisation mondiale du commerce (OMC) organise tous les deux ans un Examen global afin d'évaluer les progrès accomplis dans la réalisation de cet objectif.
Lors de la dernière édition, la semaine dernière, le Centre du commerce international (ITC) a montré comment son travail aide les petites entreprises à profiter des avantages du commerce, grâce à de meilleurs services numériques, à des stratégies solides et à une approche inclusive de l'élaboration des politiques.
L'événement de trois jours a coïncidé avec le 60e anniversaire de l'ITC, et la journée consacrée par l'Organisation des Nations Unies aux petites entreprises, la Journée des micro, petites et moyennes entreprises, le 27 juin.
L'Aide pour le commerce est au cœur du travail de l'ITC, dont le mandat est de s'assurer que les pays en développement disposent des compétences et des ressources nécessaires pour tirer profit du commerce – et pas seulement en tant que fournisseurs de matières premières. L'Examen global a permis de recentrer l'attention sur ces questions et d'en rappeler le caractère prioritaire à l'heure où le monde est confronté à des crises multiples.
Approches inclusives du commerce
Souvent ignorées dans les discussions commerciales, les personnes handicapées représentent pourtant un adulte sur six dans le monde. Les discussions sur les politiques susceptibles de répondre à leurs besoins se font heureusement de plus en plus fréquentes. Un groupe spécial sur le sujet s'est penché sur les moyens d'intégrer davantage de personnes handicapées dans le commerce, et un nouveau groupe de travail est chargé de formuler des recommandations en ce sens.
« Les professionnels, comme nous-mêmes, doivent examiner attentivement leurs programmes et projets et se demander s'ils sont réellement inclusifs et accessibles – et être prêts à les remanier radicalement si ce n'est pas le cas », a déclaré Pamela Coke-Hamilton, Directrice exécutive de l'ITC.
Investir dans les personnes et améliorer les institutions sont les pierres angulaires de stratégies commerciales efficaces. Depuis deux décennies, l'ITC travaille avec les pays pour développer toute une gamme de stratégies de développement du commerce, fondées sur des consultations approfondies entre les organismes gouvernementaux, les entreprises et les organisations d'appui.
« Nous avons constaté que même si ces stratégies devenaient plus complètes et de meilleure qualité, il n'était pas toujours aisé pour les pays de les mettre en œuvre dans la pratique », a poursuivi Mme Coke-Hamilton. C'est pourquoi l'ITC a développé un paquet d'appui à la gestion de la mise en œuvre. Pourtant, la mise en œuvre de ces stratégies semble toujours poser problème. Pourquoi ?
C'est pour répondre à cette question que des experts en élaboration et mise en œuvre de stratégies commerciales se sont réunis pour discuter de ces problèmes et de la manière d'y remédier.
Filer le coton pour créer des emplois
L'investissement apporté par l'Aide pour le commerce modifie la façon dont les principaux producteurs de coton d'Afrique mènent leurs opérations commerciales. L'ITC est membre du Partenariat pour le coton, qui rassemble des agences de développement, la Fédération internationale de football association (FIFA) et des groupes d'entreprises. Ce partenariat vise à améliorer les infrastructures dans cinq grands pays producteurs de coton : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali et le Tchad.
Actuellement, ces pays exportent pour environ 800 millions de dollars de coton, mais seulement pour 100 000 dollars de fil de coton et de T-shirts. En investissant dans des installations de transformation, ces pays pourraient fabriquer leurs propres vêtements et les proposer sur les marchés nationaux et régionaux. Au sein de ce partenariat, la FIFA appuie la fabrication de maillots de sport qui pourraient stimuler les ventes dans la région, et créer 500 000 nouveaux emplois.
« Le coton est l'un des produits agricoles phares de ces pays, avec un potentiel unique pour générer des industries à valeur ajoutée en aval », a expliqué Jean-Marie Paugam, Directeur général adjoint de l'OMC, lors d'un panel sur le sujet. « Cela représente une réelle opportunité de créer des emplois durables et de sortir les jeunes et les femmes de la pauvreté. »
Rationaliser les processus commerciaux
Au début de l'année, 125 membres de l'OMC ont franchi une nouvelle étape dans l'élaboration de l'Accord sur la facilitation des investissements pour le développement (FID). Cet accord s'attaque aux formalités administratives et aux processus inefficaces qui compliquent et freinent le commerce. À cette fin, il s'aligne sur les projets de l'ITC qui permettent de rationaliser les procédures commerciales tout en les rendant plus transparentes.
La signature d'un protocole d'accord entre l'ITC et le Groupe des ports d'Abu Dhabi, dont le port de Khalifa est une porte d'entrée majeure vers les marchés à croissance rapide du Golfe, a constitué une étape cruciale pour faciliter les échanges commerciaux.
Cette collaboration permettra de mettre en place de nouvelles solutions numériques pour le commerce et la logistique, adaptées aux petites entreprises, en particulier celles dirigées par des femmes.
Des outils numériques pour l'accès des petites entreprises aux marchés mondiaux
Les outils numériques ont déjà transformé la façon dont les petites entreprises opèrent. Le commerce électronique a ouvert les marchés mondiaux aux entrepreneurs, jusque dans les communautés isolées, tout en facilitant l'accès des femmes et des jeunes aux affaires. L'ITC travaille avec les principales plateformes en ligne pour s'assurer que le commerce électronique bénéficie aussi aux petits commerçants. L'OMC et la Banque mondiale collaborent avec un groupe de pays africains sur des réformes politiques visant à stimuler les ventes en ligne.
Kuo Zhang, Président d'Alibaba.com, a expliqué comment mieux accéder au marché chinois grâce à sa plateforme.
La croissance des exportations du Bangladesh amène de nouveaux défis
La croissance du commerce du Bangladesh a stimulé son économie. Grâce à elle, en 2026, le pays quittera les rangs des pays les moins avancés, ce qui pourrait signifier la perte de certains tarifs préférentiels. Les petites entreprises, en particulier celles qui sont dirigées par des femmes, pourraient alors se trouver face à de nouveaux problèmes.
L'ITC et le Royaume-Uni ont travaillé dans le cadre de l'Aide pour le commerce afin de mettre en place une transition pour le Bangladesh, et ont fourni des recommandations politiques qui garantiraient que le commerce puisse se poursuivre pour les hommes et les femmes.