En affaires, David et Goliath devraient parfois travailler ensemble
La compétition est le moteur qui sous-tend les affaires et les chaînes d'approvisionnement depuis que ces deux dernières existent. Même aux temps reculés quand les premiers humains échangeaient leurs biens et troquaient leurs services – et lorsque le terme « chaîne d'approvisionnement » était encore à des millénaires d'être forgé – la compétition était la force motrice.
Avec ce rôle essentiel de la compétition dans le royaume des affaires, on pourrait avoir tendance à sous-estimer les petits joueurs. Comment une chaîne régionale d'hôtels pourrait-elle rivaliser avec les géants de l'hôtellerie comme Marriott ou Hilton ? Comment le détaillant petit ou moyen pourrait-il faire jeu égal avec Walmart ?
C'est vrai, les petits joueurs doivent parfois se battre pour émerger de l'ombre de leurs grands concurrents. De fait, des titans comme Amazon se sont montré des adversaires impitoyables face aux magasins traditionnels de brique et de pierre au coin de la rue.
Mais cela ne veut pas dire que les PME ne soient pas une force qu'il faille reconnaître – ou avec qui collaborer. Même si elles n'ont pas les poches aussi profondes et le nom aussi connu que les gros bras, elles disposent néanmoins de leurs propres compétences : comme l'aptitude à s'adapter rapidement, d'être agiles, et de changer en un clin d'œil. Elles aussi ont faim de croissance, et puisqu'elles ne peuvent se permettre de décevoir leurs clients, elles sont intensément loyales.
Souvent, ces compétences surpassent la lourde bureaucratie et la lenteur massive des géants. Pour preuve, prenez le monde des paiements et transactions en ligne. C'est un paysage dont la croissance a été explosive au cours des dernières décennies, et qui continue toujours à changer et croître de manière rapide. Le paiement en ligne par cartes de crédit a été supplanté par des services ou applications comme PayPal et Venmo. Les devises dont nous avions l'habitude – dollar, euro, livre, ou yen – font partie du passé : à présent, tout est réglé en Bitcoin.
Aussi, dans ce paysage tumultueux des paiements, les plus petits peuvent avoir un avantage clair et distinct. Les petites entreprises, et surtout les start-up technologiques de l'innovante et dynamique Silicon Valley, ont rapidement adopté les paiements en Bitcoin. Mais pas les géants industriels. Même les campagnes présidentielles – ces entreprises gigantesques qui exigent des centaines de millions de dollars pour opérer – ont été lentes à s'adapter. Rand Paul est le tout premier candidat à accepter des dons en Bitcoin.
L'usage de ces Bitcoins n'est qu'un simple exemple de ces pratiques pionnières. De manière similaire, on peut dire que les petites sociétés ont un avantage lorsqu'il s'agit de fournir rapidement de nouveaux motifs ou produits. De fait, les petites équipes mondialement interconnectées sont plus agiles, avec moins d'échelons dans leur hiérarchie, moins de bureaucratie, et sont dans une meilleure position pour apporter des idées fraîches sur les marchés. Même une gestion du changement minime ne progresse qu'avec une lenteur massive.
Combiner les points forts
Dans les processus d'externalisation des chaînes d'approvisionnement, la lutte entre gros et petit n'a pas besoin d'être. De fait, les deux peuvent se rencontrer et se compléter favorablement.
Les Marriotts et les Walmarts du monde ont leurs compétences propres et essentielles, et ils s'en servent de manière spectaculaire : ils accueillent des invités dans le monde entier, ou proposent une immense variété de produits. Dans ces circonstances, pourquoi devraient-ils alors concentrer leur énergie à constamment ré-outiller et restructurer le nombre incalculable de leurs processus internes ?
Indéniablement, pour améliorer leur efficience : mais est-ce vraiment nécessaire ?
Prenez SDI, une entreprise de taille moyenne qui externalise les processus d'approvisionnement pour les sociétés du Fortune 500. SDI peut s'associer avec ces sociétés et réaliser pour elles les tâches qui ne sont pas stratégiques du point de vue d'une grande entreprise. Ces tâches peuvent, par exemple, inclure la gestion des travailleurs indépendants et des dépenses structurelles non stratégiques (en queue de budget). Car souvent, ces entreprises n'ont ni le temps, ni les ressources ou les compétences pour exécuter efficacement des processus non essentiels. C'est là qu'intervient un partenaire compétent. Les PME – grâce à des innovations rapides, des contacts étroits avec les clients, et un menu à disposition de compétences évolutives, comme l'analyse de données ou de modélisation visuelle – aident leurs gros concurrents à rester compétitifs et sont exactement le type de partenaire avec qui s'associer.
SDI – ou toute entreprise d'externalisation comparable et compétente – peut se révéler particulièrement indispensable lors des temps difficiles, par exemple en cas de contraintes sur les services ou les marchandises comme lors de fermeture d'usine, de changement tarifaire ou de rupture d'approvisionnement. Sans oublier leur aptitude à offrir une expérience plus personnalisée aux clients.
De fait, les exemples de géants de l'industrie qui travaillent avec des experts mondiaux plus petits sont en train de devenir rapidement populaires, si pas la norme. Le journal The Huffington Post notait en 2015 : « En tant qu'entrepreneurs, chefs d'entreprise, ou propriétaires d'organismes petits et grands qui cherchent à réussir dans ce monde nouveau, nous devons trouver un nouveau moyen d'opérer : un système qui nous fasse passer d'une approche 'compétitive' des affaires à un espace de travail 'collaboratif' ». Qui aurait pu prévoir que la NASA unirait ses forces avec l'entreprise danoise Lego pour former un partenariat sur plusieurs années ? Le but de cette association est d'encourager les enfants à s'impliquer davantage dans les domaines de la science, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques.
Finalement, la compétitivité et la collaboration offrent aux places de marché une puissante combinaison. Les PME émergentes ou établies peuvent faire valoir leur flexibilité, leur indépendance et peut-être même un appétit plus fort de croissance, mais lorsqu'elles s'associent à des partenaires plus grands et expérimentés, le marché mondial offre alors tout une gamme de biens et services de qualité.
Cet article est tiré de la publication de l'ITC, les Perspectives sur la compétitivité des PME 2015.