Développement équitable et durable : l’aide aux pays les moins avancés
La politique étrangère de la Turquie entend principalement garantir et instaurer un environnement pacifique, prospère, stable et coopératif, propice au développement humain aux plans local et mondial. À cette fin, et dans le cadre des efforts entrepris par la communauté internationale pour éradiquer la pauvreté et garantir un développement durable, la Turquie élargit rapidement ses activités de coopération au développement via l’aide publique au développement (APD) à grande échelle et un appui plus spécifique aux pays les moins avancés (PMA).
Récemment, la Turquie a augmenté son APD en faveur des pays touchés par un conflit et d’autres sources d’instabilité comme les catastrophes naturelles. Ceci inclut plusieurs partenariats de développement avec les Balkans, le Caucase et l’Asie centrale ainsi que les pays du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie. La majorité des projets de coopération au développement menés par la Turquie entre 2005 et 2010 a concerné l’infrastructure sociale, du fait des demandes d’aide formulées par les pays bénéficiaires dans les secteurs de l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement, et les infra-
structures civiles et administratives.
En tant que pays hôte de la quatrième Conférence des Nations sur les PMA (PMA-IV) organisée à Istanbul en mai 2011, la Turquie a annoncé qu’elle consacrera $E.-U. 200 millions par an d’aide au Programme de coopération technique et économique. Les projets prioritaires du programme sont en cours d’identification pour une mise en œuvre rapide courant 2012; ils couvrent les domaines suivants:
• Coopération technique et au développement – La Turquie répartira son budget d’assistance aux projets et programmes en tenant compte des populations et des capacités propres à chaque PMA. Les projets porteront sur l’éducation, la formation, la santé, les secteurs productifs et l’infrastructure, incluant l’agriculture, l’eau et l’assainissement, et l’énergie.
• Commerce – Les projets traiteront de l’élargissement de l’accès aux marchés des produits agricoles en franchise de droits et de quotas; ils octroieront aussi des lignes de crédit des banques d’import-export aux gouvernements, aux institutions financières, aux banques régionales de développement et autres organismes compétents des PMA pour des crédits différés concernant les importations de biens et services en provenance de Turquie. L’appui aux politiques commerciales prendra la forme d’un échange d’expériences et d’expertise relativement aux normes, au réseautage, au développement des produits et des marchés, et à la facilitation du commerce. Des liens institutionnels bilatéraux seront noués entre les associations d’entreprises des PMA et leurs contreparties turques.
• Investissement – Des facilités de prêts concessionnels serviront à financer l’infrastructure et le renforcement des capacités productives. Le Centre international pour le secteur privé en développement du Programme des Nations Unies pour le développement à Istanbul coopérera à des programmes de renforcement des capacités des PME et de développement du secteur privé. Un des grands axes de travail concernera les investissements dans l’agriculture, l’industrie agroalimentaire, l’infrastructure, l’industrie manufacturière, l’énergie, l’eau, les industries extractives et le tourisme. Un autre axe portera sur l’appui technique à la création ou au renforcement des institutions de promotion des investissements dans les PMA.
• Technologie – En partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et le programme d’échange de scientifiques et de chercheurs de l’Organisation des Nations Unies pour le développement, le Conseil de recherche scientifique et technique de Turquie coordonnera les programmes de transfert de technologies via la coopération bilatérale et triangulaire. Les projets encourageront le réseautage des institutions scientifiques. La Turquie créera pour les PMA un centre international de l’innovation, de la science et de la technologie, qui servira également de banque de technologies pour faciliter l’accès aux technologies essentielles et leur utilisation par les PMA.
• Éducation – Durant la prochaine décennie, la Turquie accordera 1 000 bourses à des PMA, au titre surtout du soutien aux études post-universitaires dans l’agriculture, l’ingénierie et la médecine. Un appui sera apporté pour bâtir l’infrastructure éducative, notamment dans le primaire, et assurer l’éducation et la formation professionnelle des femmes et des filles.
• Tourisme – Des projets permettront un partage des expériences touristiques afin de renforcer les capacités et la formation dans ce secteur.
• Agriculture et foresterie – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Programme alimentaire mondial (PAM) partageront les meilleures pratiques agricoles. Les projets favoriseront le transfert des techniques d’irrigation modernes et offriront une assistance technique en matière d’aménagement du territoire. Cette assistance concernera aussi le reboisement et la déforestation, la gestion des terres arides, le contrôle de l’érosion et la désertification en partenariat avec le Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Le transfert de technologie et l’assistance technique encourageront également la production de semences, de jeunes arbres et d’engrais, et la formation aidera à perfectionner l’agriculture et la foresterie. En partenariat avec l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, le PAM et la CNUCED, la Turquie créera un centre international agricole destiné aux PMA.
• Energie, eau et changement climatique – Les projets se focaliseront sur le transfert technologique et la coopération technique dans le secteur de la production d’énergie, notamment hydraulique, éolienne et photovoltaïque, et appuieront la coopération technique dans le secteur de la gestion des risques de catastrophes et l’adaptation au changement climatique. Seront également prévus un partage de la gestion des ressources hydriques et une formation professionnelle liée à l’eau et l’énergie.
• Coopération aux plans technique et politique – Les projets favoriseront le partage des bonnes pratiques fournies par les programmes d’allègement de la pauvreté, les autorités locales et les services qu’elles assurent. La Turquie appliquera ce plan d’aide en coopération avec le Bureau du Haut représentant des Nations Unies pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires, et les organismes compétents des Nations Unies.
Le Programme de coopération technique et économique est ambitieux et l’engagement de la Turquie envers les PMA ne s’arrête pas là. D’ici 2015, elle entend accroître de $E.-U. 2 milliards à $E.-U. 5 milliards l’investissement direct dans les PMA, en provenance notamment du secteur privé. Elle entend porter ce chiffre à $E.-U. 10 milliards d’ici 2020.
A plus grande échelle, la Turquie a augmenté progressivement le montant et la portée géographique de son APD au cours des dernières années. En 2010, le total de l'aide publique-privée au développement était estimée à $E.-U. 1,7 milliard dont $E.-U. 1 milliard pour la seule APD. Cette même année, la Turquie a fourni une aide au développement à 131 pays inscrits sur la liste des bénéficiaires établie par le Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques.
En tant que pays en développement, la Turquie comprend bien les exigences des PMA et entend sensibiliser la communauté internationale aux difficultés et craintes liées au développement. C’est dans cet esprit qu’elle a organisé PMA-IV, qui a réuni des gouvernements, des parlementaires et des universitaires ainsi que des représentants des organisations de la société civile et du secteur privé. La conférence a été une étape décisive, qui a permis d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les défis auxquels sont confrontés les PMA.
Il faut entretenir l’élan suscité à Istanbul au-delà de la conférence. Le Programme d’action d’Istanbul adopté lors de PMA-IV est ambitieux et orienté vers l’avenir; il reflète la forte volonté politique d’aider les PMA. Il faut en assurer la mise en œuvre et le suivi efficaces et pour garantir le succès, la Turquie a proposé d’accueillir en 2015 la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul.
L’APD et les initiatives telles que le Programme de coopération technique et économique en faveur des PMA font désormais partie intégrante de la politique étrangère proactive. Estimant que le développement complet, équitable et durable est de la responsabilité de la communauté internationale, la Turquie continuera à s’engager dans des activités de développement international et entend contribuer davantage aux efforts pour trouver des solutions durables aux problèmes les plus urgents de notre époque.