Créer 500 000 emplois en Afrique de l'Ouest par la fabrication de vêtements en coton
Les cinq plus grands producteurs de coton d'Afrique de l'Ouest exportent principalement du coton brut, qui est ensuite transformé ailleurs. Une nouvelle étude montre qu'en développant l'industrie pour fabriquer localement des tissus et des vêtements à partir de ce coton, ces pays pourraient créer 500 000 emplois.
Une étude portant sur le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali et le Tchad – un groupe connus comme les pays du C4+ – confirme que d'ici dix ans ces pays pourraient transformer jusqu'à 25 % de leurs récoltes de coton. Pour y parvenir, il leur faut investir environ cinq milliards de dollars dans les installations de production et la formation des travailleurs.
Les pays devront former les travailleurs, fournir un accès au financement pour les entreprises, intensifier le travail des organisations d'appui aux entreprises et améliorer les infrastructures.
Ces conclusions ont été approuvées le 5 juin lors d'un atelier international organisé à Cotonou, au Bénin, en marge d'une réunion du comité directeur du Partenariat pour le coton.
Le Partenariat pour le Coton est une intiative de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui réunit à cette occasion l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), le Centre du commerce international (ITC) et l'Organisation internationale du travail (OIT).
Il vise à aider les pays africains producteurs de coton à ajouter de la valeur à cette production et à s'intégrer dans les chaînes de valeur internationales du textile et de l'habillement.
L'étude a été financée par Afreximbank et la FIFA, deux autres partenaires de l'initiative.
La coordinatrice résidente des Nations Unies au Bénin, Aminatou Sar, a souligné l'importance du secteur du coton pour les économies du C4+.
Pour Jinjiang Yan, Responsable du développement industriel à l'ONUDI, « les technologies nouvelles et modernisées, y compris les énergies renouvelables et les technologies de recyclage, seront essentielles pour traiter le coton destiné aux marchés d'exportation et répondre aux exigences de diligence raisonnable ».
Il poursuit : « Le développement des industries du textile et de l'habillement dans cette nouvelle ère nécessite de nouvelles compétences pour adopter les technologies vertes et numériques. »
L'ONUDI et l'OIT ont développé une initiative conjointe, Compétences pour une transformation industrielle durable en Afrique, afin de proposer les formations nécessaires à la croissance de l'industrie.
La responsable pays de l'ITC, Ludmila Azo, souligne que les petites entreprises joueront un rôle primordial dans la réalisation des opportunités que le coton représente pour les cinq pays.
« Ces entreprises, y compris dans l'industrie du coton, du textile et de la mode, stimulent l'innovation, créent des emplois et sont essentielles au développement durable », ajoute-t-elle encore. « Il nous faut renforcer leur compétitivité et leur permettre de participer aux chaînes de valeur internationales. »
L'étude servira de base à un programme visant à attirer les investissements et la formation dans les pays du C4+.