Le besoin d'un meilleur mélange pour dynamiser le secteur du café africain
Encourager la coordination publique-privée pour développer le secteur, assurer la durabilité de celui-ci, et favoriser l'autonomisation des femmes, sont les trois clefs pour relancer l'industrie du café en Afrique.
Pour Arancha Gonzàlez, Directrice exécutive du Centre du commerce international (ITC), cibler ces trois points doit permettre de stimuler la croissance économique et la création d'emplois dans le secteur du café en Afrique.
Mme Gonzàlez s'exprimait sur le thème « La relance durable de l'industrie caféière en Afrique » lors de la 11ème Conférence-exposition sur le café fin d'Afrique, à Bujumbura au Burundi, le 13 février 2014.
La première étape consiste à créer un partenariat parmi les acheteurs internationaux, les exportateurs, les producteurs, le secteur public et les institutions d'appui au commerce, pour régler les problèmes comme le vieillissement des fermiers, la baisse du rendement des cultures, les changements climatiques, la lente adoption des technologies et la qualité médiocre. En exemple, la récente libéralisation de ce secteur au Burundi a offert tout un éventail d'opportunités, mais certains défis persistent.
D'après Mme Gonzàlez, « un plan stratégique pour le secteur national du café, ainsi qu'un plan d'action détaillé, sont les moyens de rassembler les acteurs [au Burundi]. Une des clefs du succès est d'encourager le secteur privé à investir activement dans le développement de ce secteur. De plus en plus nous constatons qu'il existe une formule pour le développement des secteurs, qui combine l'aide, les échanges et l'investissement. »
Le deuxième but est de parvenir à assurer la durabilité du secteur en réduisant la complexité et les coûts, tout en augmentant l'appui aux producteurs. Par exemple, dans le cadre de son programme « Commerce en faveur du développement durable », l'ITC a développé Standards Map, une base de données en ligne (en anglais) qui permet aux utilisateurs de trouver l'information sur les normes de durabilité et comparer les exigences en matière de normes.
Mme Gonzàlez explique : « De rendre les normes moins complexes et plus comparables peut augmenter de manière significative leur impact positif. Nous devons aussi nous mettre au défi pour trouver le moyen de rendre la certification et la mise en conformité plus abordable et plus facile. »
Ms. Gonzàlez a également insisté sur le besoin de libérer le potentiel des femmes entrepreneuses dans le secteur du café.
« L'autonomisation des femmes est d'un intérêt élevé pour les affaires, en termes de productivité, de qualité et dans d'autres domaines. Il est temps à présent de joindre les actes à la parole en soutenant la question du genre et les programmes spécifiquement conçus pour guider les femmes le long de la chaîne de valorisation. »
L'ITC a aussi collaboré avec le Département pour le développement international du Royaume-Uni ainsi que l’Alliance internationale des femmes pour le café (IWCA) pour mettre en œuvre un Projet d'autonomisation des femmes dans cinq pays d'Afrique de l'Est (présentation du projet en anglais). Ceci a conduit à l'ouverture de sections de l'IWCA en Afrique de l'Est, et permis aux femmes de vendre directement aux acheteurs.
Pendant la Conférence-exposition sur le café fin d'Afrique, la section de l'IWCA de la République démocratique du Congo a été inaugurée. Celle-ci va soutenir les femmes congolaises productrices de café, et leur permettre de prendre le contrôle de leurs revenus, pas seulement pour elles mais aussi pour leur famille et leur communauté.
L'ITC est à présent en mesure de lancer la deuxième phase de son projet Les Femmes et le Café (présentation du projet en anglais), pour soutenir les femmes en les mettant en relation avec les acheteurs et les fournisseurs d'assistance technique.
Pour de plus amples informations, consultez le discours original d'Arancha Gonzàlez, Directrice exécutive de l'ITC.