Lorsque le Centre du commerce international
(ITC) a été créé en 1964 par
l'Accord général sur les tarifs douaniers
et le commerce (GATT), il disposait de
cinq employés et d'un budget annuel de $-E.-U.
50 000. En 2014, l'agence compte avec un effectif
de presque 300 personnes et ses dépenses
annuelles planifiées s'élèvent à $E.-U. 91,7 millions.
L'ITC a maintenant 146 projets en cours dans 107
pays, et une grande partie de son travail est effectué
sur le terrain par des consultants locaux.
Cette évolution n'allait pas de soi. L'ITC
avait été créé pour récolter, regrouper, analyser
et publier des données et informations susceptibles
de favoriser le commerce en répondant aux
besoins des PED et des économies en transition
et des PMA. Cependant, l'analyse et l'information
sur le commerce, désormais connue comme
intelligence commerciale et de marché, représentait
seulement 10% des dépenses totales de
l'ITC en 2013.
Les années soixante:
pleins feux sur l'information commerciale
Durant les années 60, les politiques commerciales
de la plupart des PED avaient pour but de
limiter leurs importations et de devenir aussi autosuffisants
que possible. Dans de nombreux pays,
cela convenait bien aux entreprises, puisqu'elles
n'avaient pas à craindre la concurrence dans
leurs marchés intérieurs. Ils ont volontairement
renoncé à des opportunités d'exportation en
échange de la protection dans le pays.
C'est dans ce contexte que l'ITC a plaidé en
faveur de la promotion des échanges, en fournissant
des données et des informations sur les meilleures pratiques, et en revendiquant plus
de marchés ouverts. Le Forum du commerce
international était l'un des principaux moyens de
divulgation d'informations durant cette période
(voir p. 28), complété par des études de marché
et des manuels sur les techniques et les pratiques
de promotion des échanges.
Vers la fin de cette décennie, l'ITC est devenu
une agence conjointe du GATT et des Nations
Unies, se positionnant en tant qu'agence multilatérale
de promotion des échanges. Son budget
ordinaire de $E.-U. 1,2 million a été complété par
des contributions volontaires de donateurs des
pays développés et du PNUD.
Les années soixante-dix:
renforcement des capacités
Pendant des années, les gouvernements ont
considéré que la réduction des obstacles au commerce
chez leurs partenaires commerciaux se
traduisait forcément par une augmentation des
exportations pour leurs entreprises. C'est seulement
au milieu des années 70 que les contraintes
en matière de capacité dans les PED ont été
reconnues comme étant un goulet d'étranglement
pour les exportations, et c'est là que l'ITC s'est
créé un nouveaux créneau.
Les années 70 représentent une période de
croissance intensive pour l'ITC. L'agence s'est réinventée comme organisation travaillant avec
les gouvernements des PED et leurs exportateurs,
renforçant les capacités d'exportation des
petites et grandes entreprises dans les secteurs
avec un potentiel d'exportation. L'ITC a établi une
présence dans plusieurs pays bénéficiaires et
a développé des programmes de formation sur
mesure pour compléter ses activités de publication,
déjà en cours. Des évaluations des besoins
des pays ont été préparées pour la première
fois, et les représentants de l'ITC sont devenus
des conseillers proches des gouvernements
des PED. Depuis lors, l'ITC a aidé à la création
d'institutions de promotion des exportations dans
plusieurs pays: CEPEX, organisation nationale
de promotion du commerce, par exemple, a été
créée par l'ITC en 1973, de même que le Ministère
du commerce extérieur de la Colombie, 18
ans plus tard.
Vers 1980, les dépenses totales de l'ITC
s'élevaient à $E.-U. 25 millions, les contributions
volontaires des gouvernements donateurs représentant
deux-tiers de son budget.
Les années quatre-vingts:
changements structuraux
L'ITC tel qu'il est aujourd'hui a commencé à
prendre forme dans les années 80. L'agence a
commencé à travailler directement avec les PME et à voir son travail comme un moyen de traiter
de priorités plus larges en matière de développement,
en particulier de la lutte contre la pauvreté.
Durant cette période, l'ITC a mis en oeuvre son
premier projet axé sur les besoins spécifiques
des femmes entrepreneures, qui a précédé le
programme phare d'aujourd'hui, le Programme
sur les femmes et le commerce.
Le budget de l'ITC a encore doublé pour
atteindre $E.-U. 54 millions vers la fin de la
décennie.
Les années quatre-vingt dix:
une croissance inégale
Pour des raisons qui échappent au contrôle de
l'ITC, les contributions volontaires ont commencé
à diminuer au début des années 90, reflétant
un changement de priorités de la part des principaux
donateurs, en particulier le PNUD. De
1992 à 1994, l'ITC a fonctionné sans un Directeur
exécutif, ce qui a ajouté à l'incertitude au sein de
l'organisation. Mais dans la seconde moitié de la
décennie, l'ITC a regagné sa force et a élargi son
domaine d'action, allant au-delà de la promotion
et du marketing pour doper la compétitivité générale
des PME en matière d'exportation.
L'ITC a publié une série de guides commerciaux
abordant des sujets tels que la vente, les
chaînes d'approvisionnement et la gestion de la
qualité. Certains de ces guides ont été mis à jour
depuis et son disponibles sur la page publications
du site internet de l'ITC.
In 1996, l'ITC a conçu son premier vrai grand
programme: le programme intégré conjoint d'assistance
technique (JITAP), avec un budget de
$E.-U. 28 millions, qui est venu en aide à 16 pays
d'Afrique pendant une décennie. Ce programme
a aidé les pays bénéficiaires à préparer leurs
positions de négociation avec l'OM C, tout en
offrant des conseils sur comment tirer profit des
opportunités d'exportation découlant de la libéralisation
mondiale du commerce.
Depuis 2000: projets plus grands,
accent mis sur l'impact
Au tournant du siècle, l'ITC a commencé à développer
des stratégies d'exportation pour les
clients, et cette activité demeure l'un des piliers
de son travail. En fait, le Forum exécutif annuel,
le prédécesseur du Forum mondial pour le développement
des exportations, était initialement axé
sur les meilleures pratiques en matière de stratégies
nationales et régionales d'exportation.
L'ITC a aligné ses activités aux objectifs
du Millénaire des Nations Unies pour le développement
et a adhéré à l'initiative Aide pour le
commerce de la communauté internationale du
développement.
Au milieu de la dernière décennie, la direction
de l'organisation a commencé à concentrer
des ressources sur un nombre réduit de projets
plus grands. Cela a permis de réaliser des économies
d'échelle, et également de partager les
meilleures pratiques entre les pays et les équipes
de mise en oeuvre des projets. Une attention portée
simultanément aux dimensions parallèles de
la politique, du soutien au commerce et des entreprises
permet aux interventions de se renforcer
mutuellement, et donc d'avoir un impact plus fort.
L'ITC a mis en place des indicateurs pour récolter
et mesurer les extrants et résultats de son travail,
autant au niveau de l'entreprise que du projet.
À l'aune de la crise financière de 2008, les
exportations vers les pays émergents sont devenues
un vecteur important de la croissance économique. En conséquence, l'ITC a aidé
plusieurs PMA à tirer profit des opportunités
commerciales avec les économies émergentes
et les PED, à travers les continents et entre eux.
ITC aujourd'hui: leader des PME
Aujourd'hui, l'ITC est la seule agence de développement
multilatéral entièrement dédiée au
développement des PME, qui représentent deuxtiers
des emplois dans la plupart des PED. Il
facilite l'intégration des PME dans les chaînes
de valeur régionales et mondiales. L'ITC travaille
avec des partenaires et par l'intermédiaire
de ces derniers afin de renforcer la compétitivité
des PME exportatrices et créer des secteurs
d'exportation dynamiques et durables qui offrent
des perspectives entrepreneuriales, en particulier
aux femmes, aux jeunes et aux collectivités
défavorisées.
L'ITC possède 50 ans d'expérience et une
réputation bien établie de mise en relation des
entreprises des PED avec les chaînes de valeur,
d'établissement de liens durables avec les marchés
et d'impact positif sur le développement. Et
cela fait la différence dans la lutte pour éradiquer
la pauvreté.