© Centre du
commerce international, Forum du commerce international - No.
3/2001
Il est peu probable que quiconque ayant participé à la Table
ronde des milieux d'affaires (Bruxelles, 16 mai 2001), lors de la
Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins
avancés, n'en soit pas ressorti plein d'espoir grâce à
l'inventivité, l'ingéniosité, la persévérance et l'énergie
d'entrepreneurs issus des plus pauvres parmi les pays en
développement. Nous avons écouté notamment l'expérience d'un
investisseur en capital-risque népalais qui forme de nouveaux
entrepreneurs, celle d'un Tanzanien qui a créé un marché
international pour des pierres précieuses locales, celle d'une
femme de Samoa qui a trouvé une niche dans le marché américain des
aliments diététiques pour ses jus de fruits, ou encore celle d'un
Haïtien qui est devenu le plus grand exportateur mondial d'essence
de parfum.
Un nombre surprenant de ces réussites ont démarré ou reçu un
coup de pouce grâce à des organismes des Nations Unies, des agences
de coopération au développement national ou d'autres organisations.
Les agences d'aide ont assisté de futurs leaders commerciaux dans
l'analyse des marchés, dans l'élaboration de plans financiers, dans
le financement de voyages de prospection, dans l'organisation de
missions internationales pour discuter avec des acheteurs, dans la
participation à des foires commerciales, dans la formation de leur
personnel et dans le recours à des consultants. À l'opposé,
certains problèmes qu'ont connus quelques entrepreneurs provenaient
du manque d'une agence internationale capable de les aider à
négocier la difficulté.
Ces réussites sont là pour réfuter l'argument selon lequel la
communauté des affaires des pays en développement et des économies
en transition doit être laissée à son sort pour que le tri s'opère,
que les organismes d'appui nationaux sont suffisants ou que les
organisations internationales sont superflues. Sans vouloir
exagérer son rôle, le CCI peut être fier de ce que quelques-unes
des réussites menées à bien dans des PMA trouvent leur origine dans
nos efforts en vue de diffuser les «meilleures pratiques». Un
producteur éthiopien de fleurs coupées est parvenu à atteindre le
potentiel de son négoce en partie grâce au CCI. Au Togo, un lecteur
de Forum a pu asseoir avec succès son bureau de traduction après
s'être informé sur l'innovation en tant que prestataire de
services. Et nous espérons que ce numéro encouragera de nombreuses
réussites similaires.
Natalie Domeisen