Le marché des médicaments à base de plantes dans les pays
industrialisés - en particulier l'Europe et les États-Unis - est
extrêmement réglementé et très difficile à conquérir, surtout pour
les pays en développement et les PMA, dont les produits ne sont pas
passés par les tests rigoureux que les industries pharmaceutiques
de ces pays appliquent.
Néanmoins, l'intérêt croissant pour les plantes médicinales a
entraîné un commerce soutenu bien que principalement parallèle de
produits à base de plantes, lesquelles sont souvent récoltées dans
les PMA sur une base informelle qui a pour résultat des cueillettes
abusives de variétés sauvages.
Ainsi, il est impossible d'évaluer le commerce mondial de toutes
les plantes médicinales. Une bonne part de ce négoce n'est pas
enregistrée. De plus, les statistiques officielles ne traitent pas
les variétés une à une ou ne spécifient pas leur usage. Les
exportations totales des PMA enregistrées atteignaient le record de
US$ 37 millions en 1998, avant de retomber à US$ 27 millions en
1999; elles se situent en moyenne à US$ 31 millions par année de
1995 à 1999.
Les obstacles commerciaux
- Méconnaissance de l'offre. Presque aucun PMA n'a
procédé à un inventaire des espèces ni tenté un écoulement durable
sur la base d'une cueillette ou d'essais de cultures. Les
perspectives de cultures restent encore à étudier. À l'heure
actuelle, peu de PMA possèdent les ressources ou les compétences au
niveau des institutions pour offrir des conseils en la matière, ou
encore des mécanismes régulateurs pour fournir des produits de
qualité élevée et constante. Le savoir-faire en ce qui concerne les
techniques de transformation est également insuffisant, tout comme
les processus de production durable.
- Connaissance limitée des propriétés. On constate
aussi une connaissance limitée des propriétés des plantes
médicinales au-delà du savoir traditionnel et des croyances. Cela
en restreint l'usage et la commercialisation.
- Droits de propriété intellectuelle. Une question qui
peut se révéler d'importance pour les exportateurs des PMA: la
propriété intellectuelle. Les plantes ont été utilisées des siècles
durant en médecine traditionnelle, mais elles ne peuvent pourtant
pas être protégées par un brevet. Elles peuvent être enregistrées
sous un nom de marque, avec des règles d'origine explicites. La
connaissance concernant les droits de propriété intellectuelle
(DPI) est réduite dans les PMA, tout comme l'accès aux systèmes
DPI.
Les solutions
- Perspectives, politiques et stratégies pour les PMA.
Les PMA devraient songer à des cultures durables et à pénétrer les
marchés dès les premiers stades de l'échelle de valeur en
approvisionnant d'abord les industries des pays développés avec des
matières premières non transformées. Ensuite, ils peuvent proposer
des suppléments à base de plantes, avant de s'essayer au marché des
remèdes d'herboristerie, strictement réglementé.
- Exploration de techniques de ventes différentes. Les
techniques de vente inédites, comme la vente par l'internet, sont
possibles pour les PMA. Selon la revue Nutrition Business Journal,
les ventes de suppléments alimentaires via le net se montaient à
US$ 40 millions en 1998, soit une croissance de US$ 12 millions par
rapport aux chiffres de 1997. Cela ne représente que le 0,3% du
marché total des suppléments aux États-Unis, de US$ 13,6 milliards
en 1998. Pourtant, le taux de croissance des ventes de suppléments
sur l'internet est bien plus élevé que celui des magasins
d'alimentation naturelle et des supermarchés, et de la vente par
réseau coopté.
Pour plus d'information, veuillez consulter le bulletin
trimestriel du CCI Service de nouvelles sur le marché sur les
plantes médicinales (résumé et abonnement, voir page 37). En ce qui
concerne l'assistance technique du CCI, veuillez contacter Micaela
Maftei, Administratrice principale pour les produits de base (maftei@intracen.org)
Les plantes médicinales et les maladies qu'elles
soignent
Produits à base de plantes médicinales vendus dans les pays
industrialisés
Plantes médicinales utilisées en médecine
traditionnelle dans certains PMA
Lesotho
1. La tuberculose est la première cause de décès; la médecine
traditionnelle se sert dans ce cas de:
• Alepidea amatymbica
• Helichrysum capitatum en combinaison avec Scabiosa
columbaria
• Casearia aspera (considéré comme un psychotrope,
commeCannabis sativa)
2. Maladies courantes: Infections de l'appareil respiratoire
supérieur
• (Lengana) Artemisia afra
Infections de la peau
• Dicoma anomala
Blessures
• Geranium caffrum pour nettoyer les plaies
3. Diarrhées et vomissements (chez les enfants)
• Geranium caffrum
4. Douleurs du corps générales, arthrite et rhumatismes
• Malva parviflora
5. Hypertension; diabète
• Sutherlandia frutescens
• Trifolium burchelianum
• Melolobiun alpinium
• Tephrosia semiglabra
Malawi
1. Malaria
• Aristolochia petersiana
2. Anémie
• Diverses Eulophia sp.
3. Infections des voies respiratoires(pneumonie)
• Cassia petersiana bolle
4. Diarrhées
• Acalypha sinensis
5. Maladies infantiles (rougeole)
• Ceratotheca sesamoides
6. Maladies sexuellement transmissibles (en généra)
• Tamarindus indica
Syphilis
• Cassia petersiana
République-Unie de Tanzanie
1. Malaria
• Cinchona succirubra
• Cinchona ledgeriana
• Cinchona hybrid
• Artemisa afra
• Azadirachta indica
2. Diabète sucré
• Centella asiatica
• Runex urambarensis
3. Épilepsie
• Hyptis suaveolens
• Vismianthus punctatus
• Ficus bursei
4. Gonorrhée
• Ozoroa mucronata
• Markhania obtusfolia
5. Asthme
• Grewia sulcata
Zambie
1. Malaria
• Dialiopsis africana
• Pterocarpus angolensis
2. Infection des voies respiratoires supérieures (bronchite)
• Mangifera indica
3. Diarrhée
• Mangifera indica en combinaison avec Cassia abbreviata
4. Malnutrition
• Pterocarpus angolensis est utilisé pour soigner les ulcères de
la bouche
5. Maladies sexuellement transmissibles (gonorrhée)
• Erythrina abyssinica