Pour la plupart des hommes d'affaires du monde, Davos signifie
Forum économique mondial, c'est-à-dire une semaine au plus profond
de l'hiver suisse durant laquelle les dirigeants de compagnies
socialement engagées - faisant au moins US$ 1 milliard de chiffre
d'affaires au niveau international - se réunissent avec des leaders
politiques, des universitaires distingués et des journalistes ou
représentants de la société civile pour examiner les tendances et
les perspectives dans le monde pour les 12 à 18 mois à venir. Ces
dernières années, il s'est ouvert à un débat plus large encore: le
Forum ouvert, soutenu par le Forum économique mondial mais mis sur
pied par des organisations non gouvernementales liées au
développement, a ouvert les discussions à un groupe élargi qui peut
profiter du Centre des congrès de Davos, où se déroule la réunion
annuelle.
Fin janvier à Davos reflète plus que jamais ce que les décideurs
les mieux informés et les activistes de tout bord pensent de
l'orientation du monde en vue de progresser vers les objectifs de
prospérité économique pour toutes les sociétés, le développement
équitable et l'entrepreneuriat social. Ainsi, cette année, le
Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan et le Prix Nobel de
l'économie Joseph Stiglitz ont exprimé leur vive critique des
institutions monétaires internationales. Lors de la réunion, la
mondialisation et la corruption ont été débattues, ainsi que les
chaînes d'approvisionnement et les exigences des consommateurs
responsables, la santé publique, le blogage (blogging), le
terrorisme et la contribution de l'art à la créativité sociale.
Parmi les discussions, un groupe choisi de ces personnalités,
lors du Forum sur le programme Gouvernance mondiale, a déduit que
«le monde n'arrive pas du tout à produire les efforts nécessaires»
pour atteindre d'ici à 2015 les Objectifs de développement pour le
millénaire fixés par les Nations Unies. Après avoir noté ces
efforts de 0 à 10, 5 indiquant que la moitié des ressources
requises pour parvenir à ces objectifs étaient réunies en 2003, les
examinateurs ont conclu: «La découverte consternante est que, pour
aucun des points examinés, les efforts mondiaux ne méritent la note
5.» Les résultats pour les sept points principaux sont: paix et
sécurité: 3; pauvreté: 4; faim: 3; éducation: 3; santé: 4;
environnement: 3; droits humains: 3. (Le rapport complet est
disponible à l'adresse:
http://www.weforum.org/site/homepublic.nsf/Content/Global+Governance+Initiative).
Cela a conduit la réunion annuelle à émettre une série de
propositions d'action pour redynamiser la croissance économique et
accélérer le développement. Nous avons demandé à plusieurs
journalistes qui, à Davos, ont suivi les 250 sessions de nous
informer sur les questions les plus intéressantes pour la
communauté proche du CCI. En conséquence, nous avons élaboré une
section sur le Programme de Doha pour le développement, la lutte
internationale contre la corruption, l'externalisation, les
changements dans les chaînes d'approvisionnement, la satisfaction
des nouveaux consommateurs, les nouvelles technologies numériques
et les incidences de l'élargissement de l'UE sur les exportations
des années à venir. À ce propos, nous signalons les programmes et
activités du CCI relatives à ces questions qui peuvent aider les
exportateurs des pays en développement et en transition à être
mieux informés et à améliorer leurs performances.
Peter Hulm, Conseiller de rédaction pour ce numéro de
Forum et ancien correspondant chez Reuters, a
coordonné l'information publique lors de la réunion annuelle du
Forum économique mondial à Davos pendant 19 ans.
Natalie Domeisen, rédactrice en chef de
Forum, a travaillé antérieurement pour le Forum
économique mondial.
Le CCI et le Forum économique mondial
Par Hendrik Roelofsen, CCI
Leurs sièges respectifs sis à Genève ne représentent pas le seul
point commun que partagent le Forum économique mondial et le CCI.
Les deux organisations envisagent le commerce comme une force
positive pour le développement. Elles portent un intérêt commun à
la compétitivité mondiale, à l'analyse les tendances qui font qu'un
pays est gagnant sur le marché. Enfin, elles encouragent toutes
deux les associations en affaires en vue de stimuler le
commerce.
Il est tout naturel ainsi que les deux organisations aient
cherché à travailler ensemble là où leurs efforts peuvent être
complémentaires. La vaste expérience du CCI dans la promotion des
échanges intra-africains en est un exemple. Depuis 1997, le CCI a
appuyé le Forum économique mondial dans l'organisation de la
rencontre annuelle du Sommet économique africain, en proposant
notamment un service de rencontres entre participants des milieux
d'affaires. Ce service est très apprécié et le résultat, qui se
concrétise par des négociations commerciales et financières, ajoute
beaucoup de valeur à ce Sommet. Cette année, pour la première fois,
le service de rencontres du CCI sera un élément du Forum économique
mondial qui se tiendra en Jordanie.
Le CCI collabore également à la compilation des rapports du
Forum économique mondial sur la compétitivité. Grâce aux données
apportées par ses Trade Maps, le CCI a rédigé des articles et
fourni des statistiques à l'origine de plusieurs ouvrages sur la
compétitivité mondiale, de rapports économiques régionaux, d'études
sur l'environnement et sur les technologies de l'information.
Par deux fois, j'ai eu le plaisir d'être présent à Davos. Cela a
représenté une occasion spéciale de faire le point sur l'état du
monde et de m'assurer que le travail du CCI demeure adapté au
commerce dans les pays en développement.
Hendrik Roelofsen (roelofsen@intracen.org)
est Directeur de la Division de coordination de la coopération
technique du CCI.