Forum du commerce international - No.
1/2009
Alors que le monde développé s'enfonce dans la crise financière,
un véritable vent de panique et de désespoir s'abat sur les
gouvernements et les institutions financières de la planète. Les
informations contradictoires témoignent de l'incapacité
générale à appréhender les conséquences du cataclysme.
L'incertitude qui pèse sur les investisseurs et les
consommateurs s'est traduite par une contraction massive de la
demande: effondrement sans précédent depuis 60 ans du commerce
mondial; repli de l'investissement étranger direct; baisse du prix
des matières premières; érosion des transferts de fonds; et pénurie
de financement du commerce.
En fait, la crise a changé la vie de chacun d'entre nous. Le
mandat de l'ITC reste quant à lui intact: venir en aide aux
entreprises des pays en développement et à ceux qui les soutiennent
via les institutions régionales et nationales d'appui au commerce,
afin non seulement qu'elles traversent la crise sans encombres mais
se construisent également un avenir meilleur.
Les pays en développement sont confrontés à d'énormes défis, qui
ne doivent cependant pas occulter les opportunités. Les pays et les
entreprises doivent se recentrer sur les priorités susceptibles
d'améliorer leur compétitivité et se préparer à la réouverture des
marchés.
Les articles de cette édition se focalisent sur la crise, ses
causes et ses remèdes potentiels. Il reflète la détermination de
l'ITC à améliorer le sort des entreprises des pays en
développement, si souvent dédaignées en période de turbulences.
Les signes encourageants se sont multipliés récemment lors de la
réunion du G20 qui a réitéré l'engagement de voler au secours des
pays en développement. Le Ministre d'État du Royaume-Uni et
d'autres contributeurs expliquent la portée de cette avancée, son
impact sur chacun d'entre nous et la répartition des
responsabilités pour concrétiser cet engagement.
Pour l'instant, on craint un retour du protectionnisme. Les
effets à long terme seraient désastreux. Les pays et les
entreprises devraient plutôt renforcer leur capacité d'intelligence
commerciale, qui contribue à fournir des informations qualitatives
sur les marchés de niche en période de crise; à créer des
mécanismes d'assurance de qualité pour se différencier sur un
marché donné; et à investir dans le développement d'entreprises
dirigées par une femme.
Le financement du commerce a un rôle essentiel à jouer dans la
relance de l'économie. Les gouvernements, de concert avec le
secteur bancaire, doivent fermement s'engager à maintenir le flux
de crédit. La position de leadership de l'Organisation mondiale du
commerce à ce niveau ne nous a pas échappé.
S'il est utile de savoir pourquoi la machine s'est grippée, il
faut également méditer sur les recettes gagnantes. Découvrez la
contribution exemplaire de l'industrie touristique au développement
durable.
Les pays et les entreprises qui privilégient les pratiques
durables émergeront des crises mieux armés. Il est de notre
responsabilité de tirer les leçons de la débâcle et de bâtir une
plate-forme commerciale plus forte pour soutenir les petites
entreprises de la planète.
Tel est notre engagement à l'ITC.
Patricia Francis
Directrice exécutive