Dans le cadre de programmes en vue d'associations et de
partenariats commerciaux, l'organisation de parrainage fournit
généralement une assistance technique et financière aux partenaires
du secteur privé dans le dessein d'encourager la coopération et
d'aider les compagnies à développer des rapports bénéfiques.
Quel type d'association?
De nombreux programmes de liaison encouragent ouvertement les
compagnies européennes à investir dans les pays en développement, y
compris des PMA comme le Bangladesh, le Mozambique, la
République-Unie de Tanzanie et l'Ouganda.
La majeure partie des programmes qui appuient les associations
et les partenariats visent les PME dans les pays industrialisés et
en développement. L'expérience montre que, tant dans les pays
riches que dans les pays pauvres, la possibilité que les PME aient
un impact sur le processus de développement est bien plus forte que
dans le cas des microentreprises.
Quelques exemples
Voici quelques-uns parmi les programmes les plus développés
parrainés par des pays européens:
- le Programme pour la coopération avec les marchés émergents
(Programma Samenwerking Opkomende Markten, PSOM), dirigé
par Sender International, une agence indépendante du Ministère des
affaires économiques des Pays-Bas et financé par le Ministère de la
coopération;
- le projet Partenariat public-privé (PPP), mis en ¶uvre par
l'agence de coopération technique allemande (Gesellschaft für
Technische Zusammenarbeit, GTZ);
- le Programme de liaison de l'Agence norvégienne de coopération,
NORAD, et
- le programme DANIDA de développement du secteur privé (PSD) de
l'Agence danoise de coopération.
Tous ces programmes sont relativement récents. Le PSOM a
commencé en 1997 en Chine, en Égypte, en Inde et en Afrique du Sud,
mais les activités dans les PMA n'ont débuté qu'en 1999. Le PPP a
été lancé en 1999; il s'est rapidement étendu, réunissant plus
d'une centaine de projets à ce jour. Le Programme de liaison de
NORAD a commencé en 1995; il s'est concentré sur deux pays
uniquement jusqu'à présent, l'Afrique du Sud et le Sri Lanka, mais
NORAD songe à l'étendre à d'autres pays d'ici peu. Le programme de
DANIDA existe depuis 1995 et appuie actuellement la coopération
entre les firmes danoises et des compagnies de 11 pays, dont le
Bangladesh, le Mozambique, le Népal et l'Ouganda.
NORAD, une approche ciblée
Les sociétés norvégiennes à la recherche de partenaires dans un
pays en développement soumettent un profil au centre de
coordination en Norvège, qui l'examine et l'envoie à un centre
correspondant dans le pays hôte. Lorsqu'une correspondance est
trouvée, NORAD peut aider la compagnie norvégienne avec une somme
allant jusqu'à US$ 2290, comme subside pour financer le premier
voyage. Si les parties tombent d'accord pour développer des
relations, elles peuvent s'adresser à NORAD pour différents types
d'appui technique ou commercial. Les entreprises du pays en
développement peuvent aussi commencer le processus.
Au Sri Lanka, par exemple, le programme a reçu 120 profils de la
part de sociétés norvégiennes depuis 1995. Parmi ceux-ci, 104
correspondances ont été trouvées, puis 78 compagnies firent le
voyage au Sri Lanka, enfin 22 ont mené une étude préliminaire. En
tout, 16 sociétés ont finalement signé un accord de coopération et
12 coentreprises ont vu le jour. NORAD a également été contacté
directement par 96 entreprises sri lankaises. La collaboration
s'étend à différentes branches d'activité telles que la
construction navale, la production de meubles et de matelas, la
pêche, le traitement de données et le contrôle de
l'environnement.
GTZ, une rapide expansion
Le projet allemand Partenariat public-privé est destiné aux
entreprises qui, seules, ne possèdent pas les ressources
suffisantes pour rencontrer des partenaires adéquats à l'étranger.
Le PPP entre en jeu quand leur projet est jugé valable du point de
vue du développement, et l'assistance financière assure la
durabilité des opérations.
Les projets PPP sont planifiés, financés et mis en ¶uvre
conjointement. Il n'y a pas de préselection suivant le pays ou le
secteur. Les compagnies soumettent leur proposition directement
auprès de GTZ, qui passe alors par les six étapes du processus
d'approbation.
Depuis que le PPP a commencé, en 1999, plus de 100 projets ont
été mis en ¶uvre dans plusieurs pays, parmi lesquels le Bangladesh,
l'Éthiopie, le Mali, le Sénégal, la République-Unie de Tanzanie et
l'Ouganda. Le cas de l'Association allemande des négociants en
fleurs est exemplaire. De plus en plus, les consommateurs allemands
exigent que la production d'articles réponde aux normes
internationales concernant le respect de l'environnement et des
personnes. Des cultivateurs de fleurs sont ainsi certifiés et
reçoivent le «Flower Label».
Les producteurs des PMA qui adhèrent au partenariat Flower Label
s'engagent à respecter des normes écologiques, à éliminer le
travail des enfants, à protéger les mères et à assurer des salaires
minimaux. Les producteurs de cinq pays africains et 36 importateurs
allemands se sont intégrés au programme.
Le concept de DANIDA sur les liens commerciaux
L'approche de DANIDA est similaire à celle de GTZ. Les sociétés
danoises sont invitées à soumettre leurs propositions de
coopération avec un partenaire de l'un des 11 pays-cibles,
notamment le Bangladesh, le Mozambique, le Népal, le Nicaragua, la
République-Unie de Tanzanie et l'Ouganda. Une entreprise d'un PMA
peut également apporter un projet et demander de l'aide pour sa
recherche d'un partenaire au Danemark. Le programme offre une
combinaison de services de conseil, de subsides et de prêts aux
partenaires.
Les efforts américains
Aux États-Unis, la Chambre de commerce américaine a initié une
opération pour stimuler les associations avec l'appui d'USAID. À
l'origine, une telle opération s'était orientée vers le Sud-Est
asiatique, mais l'organisation envisage à présent d'étendre ses
activités à d'autres régions, dont les PMA. Ainsi, son son
programme Assistance et association internationales stratégiques
s'occupe uniquement de partenariats Thaïlande-États-Unis, dans le
dessein d'offrir de l'assistance tout en trouvant des partenaires
potentiels pour le commerce et l'investissement dans le cadre de
relations à long terme et en établissant des bases
institutionnelles et financières de façon que le programme se
maintienne indépendant.
La question du capital
Comme beaucoup de ces programmes de liaison sont novateurs, les
instruments qu'ils mettent en place sont eux-mêmes en quelque sorte
des programmes-pilotes. Une des questions sur laquelle certains
programmes divergent est la nécessité d'intégrer un apport en
capital. La plupart des programmes bilatéraux, comme c'est le cas
de DANIDA ou de PPP, se concentrent sur l'assistance technique et
la formation, les études de marché et de faisabilité ou la gestion
du projet. Ces éléments sont entièrement ou partiellement financés
sur la base de subsides.
Le programme néerlandais PSOM apporte du capital pour les
machines, les bâtiments et les matériaux grâce à des subsides
(jusqu'aux deux tiers du coût). Cette approche diffère de celle
d'autres programmes, qui laissent cet aspect aux institutions
financières. DANIDA tient également compte du fait qu'un projet
d'investissement peut nécessiter un apport de capital et propose
des prêts dans le cadre de son programme, mais les intérêts sont
proches de ceux du marché.
L'expérience du PSOM montre que la combinaison de capital et
d'apports techniques au sein du même programme grâce à des subsides
partiels est attrayante pour de nombreuses sociétés. Même dans des
PMA tels que le Mozambique, le seuil s'est révélé suffisamment bas
pour que les entreprises optent pour un investissement avec des
partenaires locaux sous forme d'essai.
Il semble évident que les sociétés privées désireuses d'investir
dans les pays en développement, où le marché est beaucoup plus
volatil, cherchent un appui pour l'investissement total. Pour les
PME qui n'ont besoin que d'un capital d'investissement modeste
(entre US$ 0,5 million et US$ 2 millions), il existe des solutions
de rechange. Les institutions financières telles que la Société
financière internationale (SFI) ou la Banque européenne
d'investissement (BEI) ne s'intéressent qu'aux prêts d'envergure,
d'au minimum US$ 5 millions. Elles demandent en général les mêmes
taux que ceux du marché et exigent parfois en outre le paiement de
frais administratifs. Les schémas de développement du secteur privé
comme les associations remplissent cette lacune.
Pour tout renseignement, veuillez contacter Roberto Cordón,
Administrateur du CCI, Promotion du commerce (cordon@intracen.org).
Les programmes de liaison - les points
commun
- Identification des pays-cibles.
- Établissement de paramètres spécifiques au pays.
- Appel de propositions de projet. Les PME du pays donateur sont
invitées à faire des propositions d'investissement sur la base de
paramètres établis. Une annonce est faite également dans les pays
bénéficiaires, en général par l'intermédiaire de l'ambassade sur
place. L'appel de propositions spécifie le budget maximal d'aide,
les exigences de contribution du partenaire, l'étendue minimale des
activités, etc.
- Stade de la «rencontre». Cela peut se dérouler de plusieurs
façons. Par exemple, une entreprise du pays donateur peut
identifier elle-même un partenaire potentiel dans un pays en
développement, ou une entreprise du pays bénéficiaire ayant une
idée solide peut rechercher activement un partenaire dans le pays
donateur. L'institution de parrainage prépare généralement la
rencontre avec l'aide de l'ambassade locale ou d'un agent dans le
PMA, et avec ses propres contacts dans les milieux d'affaires du
pays donateur.
- Soumission, évaluation et sélection du projet. Les projets sont
soumis à l'agence d'aide, puis ils sont évalués par des experts du
secteur et du pays. Les partenaires signent un contrat qui spécifie
les responsabilités et les délais d'application.
- Mise en ¶uvre du projet et suivi des résultats. L'agence
participante supervise la mise en ¶uvre du projet et examine
périodiquement les résultats.