© Centre du commerce international, Forum du commerce
international - No. 4/2000
L'article d'Oxford Analytica fait une bonne description des
contraintes énormes, mais néanmoins surmontables, qui pèsent sur
l'intégration des PMA au système commercial multilatéral. Il
conclut sur le fait que le besoin vital d'assistance financière et
technique qu'ont les PMA ne se matérialisera que dès que «les
donateurs en puissance auront compris que l'assistance liée au
commerce est primordiale au processus de développement». Ce
problème est réel; il échappe pourtant aux PMA puisque l'assistance
technique liée au commerce est tout à fait limitée.
Or, il paraît évident que les pays en développement ne peuvent
atteindre une croissance à long terme sans un développement des
exportations substantiel et diversifié. Pourquoi donc
l'encouragement au commerce tarde-t-il tant et que faudrait-il
envisager à ce propos?
Une promotion engagée
Le «secteur de l'aide» est très actif - comme il se doit - dans
les domaines de la santé, de l'éducation, du logement, de la
gestion des affaires publiques ou autres. Pourtant, il est
lacunaire dans le domaine du commerce. On n'assiste pas à une
prolifération d'ONG engagées dans le développement du commerce.
Dans nombre d'agences de développement bilatérales ou
multilatérales, le peu d'intérêt accordé au développement
commercial se reflète par des fonds relativement limités qui lui
sont attribués ainsi que le manque de personnel intéressé.
L'autorité chargée du commerce des pays en développement est faible
et rencontre des difficultés à accéder à des ressources budgétaires
modestes. Les responsables de la planification et des finances
respectent bien sûr les priorités des donateurs, en particulier là
où l'aide au développement officielle contribue de manière
importante au PIB et à l'entrée de devises.
Le manque d'engagement en faveur du développement du commerce
peut s'expliquer chez certains pays donateurs par la préoccupation
de ne pas favoriser des importations de produits fabriqués grâce à
une main-d'œuvre bon marché. Les groupes d'intérêt tant dans les
pays en développement que dans les nations industrialisées ont
visiblement montré leur inquiétude au sujet de la mondialisation et
du régime de l'OMC. La santé, l'éducation et d'autres activités de
développement n'ont pas cette connotation négative.
L'intégration
Intégrer les choix et les questions de développement commercial
aux stratégies nationales de développement - ce qu'on nomme le
commerce intégré - est essentiel pour comprendre la valeur du
développement du commerce en vue d'atteindre les objectifs de
développement national. Ainsi, l'intégration au développement
commercial pourrait révéler les incidences probables du choix des
stratégies d'exportation sur la diminution de la pauvreté, le
développement rural et l'emploi. De plus, il devrait permettre
d'identifier les conditions complémentaires à remplir
(infrastructure et ressources humaines) pour mettre en vigueur les
stratégies d'exportation. En termes de processus (comme dans le
cadre de groupes consultatifs), l'intégration permettrait d'évaluer
les besoins du développement commercial en vue de les financer, par
rapport à d'autres tâches de développement. C'est précisément la
voie que le Cadre intégré est en train d'emprunter.
Il faut espérer que le soutien aux stratégies et programmes
d'exportation va se concrétiser lorsqu'il sera prouvé que le
développement des exportations contribue pour une large part à
atteindre les objectifs de développement national, plus
spécifiquement la réduction de la pauvreté. Un engagement actif
sera nécessaire à tous les niveaux pour expliquer cela aux entités
chargées de l'aide dans les pays donateurs.
M. Martin Dagata est Directeur de la Division de
coordination de la coopération technique du CCI; e-mail: dagata@intracen.org
Pour plus d'information sur le Cadre intégré, veuillez prendre
contact avec M. Anant Vijay, Chef du Bureau pour les pays les moins
avancés et l'Afrique, CCI; e-mail: info@ldcs.org; internet: http://www.ldcs.org